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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Récital de Stephen Kovacevich dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris.

Pianiste à personnalité
© Jillian Edelstein

Puissance du jeu et de la pensée, Stephen Kovacevich est l'un des ultimes détenteurs d'un art du piano puissant et personnel, loin du jeu consensuel international qui prédomine aujourd'hui. Une des plus grandes personnalités actuelles du piano, pour un somptueux récital Beethoven et Schubert à la salle Gaveau.
 

Salle Gaveau, Paris
Le 24/03/2005
Gérard MANNONI
 



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  • Dès les premières notes de la Sonate n° 17 « la Tempête Â», de Beethoven, on est surpris par l'ampleur et la profondeur du son. Des qualités aujourd'hui rares, qui nous rappellent une approche de l'instrument telle que pouvaient la pratiquer les Arrau ou les Guilels, chacun à leur manière, bien sûr, tant leur personnalité était fortement marquée.

    Celle de Stephen Kovacevich l'est aussi. Car au-delà de cette maîtrise d'une matière sonore riche, généreuse, sans dureté ni agressivité, qui prédominera aussi dans la Sonate n° 28 et sera adaptée à l'univers schubertien de la Sonate en si bémol majeur, c'est la vision d'ensemble des oeuvres qui impressionne.

    La Tempête nous entraîne en pleine tourmente du Sturm und Drang, de ces violences émotionnelles qui perturbent l'âme des premiers romantiques. Nous sommes à l'aube du XIXe siècle (1801-1802), le romantisme est déjà bien en marche outre-Rhin. Rien n'est jamais vraiment serein dans ces pages, même si elles paraissent plus modérées que les étonnants développements de la Sonate n° 28.

    Œuvre assez étrange que cette sonate, d'ailleurs, à la fois fascinante par la finesse de ses constructions et donnant toujours l'impression d'un certain éparpillement thématique. Engagement plus formel que directement émotionnel ? Le pianiste en tous cas y montre une magnifique lucidité analytique, avec des choix d'accentuation et de dynamique très marqués qui renouvellent sans cesse l'intérêt de cette écoute. Du Beethoven profond, puissant, vrai.

    Même sentiment de toucher au coeur même d'une vérité musicale avec la Sonate D.960 de Schubert, un monde à elle seule. Nous sommes ici dans un mode d'expression plus dépouillé, plus intime dont Stephen Kovacevich cisèle les moindres intentions, les détails les plus ténus, sans pour autant briser l'élan général de ce voyage aux humeurs désabusées.

    Et ici encore, on admire texture sonore exceptionnelle, le travail de dosage des amplitudes et des accents, avec cette impression permanente que l'instrument, sans être malmené un seul instant, résonne de toute son âme et avec toutes ses possibilités.




    Salle Gaveau, Paris
    Le 24/03/2005
    Gérard MANNONI

    Récital de Stephen Kovacevich dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris.
    Beethoven - Schubert
    Stephen Kovacevich, piano

     


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