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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Deux premières soirées de l'intégrale des symphonies de Beethoven par l'Ensemble orchestral de Paris, sous la direction de John Nelson au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Beethoven Ă  fond de train

John Nelson

John Nelson, à la tête de l'Ensemble orchestral de Paris, crée l'événement symphonique en ce début d'été parisien, en donnant en un temps record l'intégrale des symphonies de Beethoven. Retour sur les deux premières soirées d'un cycle monumental démarré sur les chapeaux de roue, pour un Beethoven à fond de train.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 18/06/2005
Anne-BĂ©atrice MULLER
 



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  • Il est des chefs qui n'ont peur de rien, et surtout pas des dĂ©fis quasi titanesques comme celui de donner les neuf symphonies de Beethoven en une semaine. John Nelson est de ceux-lĂ  qui, avec un Ensemble orchestral de Paris qu'il mène Ă  un train d'enfer, et qu'il a Ă©levĂ© depuis sa nomination comme directeur musical en 1998 Ă  un niveau d'excellence dĂ©sormais largement reconnu, dĂ©die ce cycle Ă  la mĂ©moire du grand Carlo Maria Giulini.

    L'EOP, avec son effectif rĂ©duit de quarante-deux instrumentistes, est un des rares exemples aujourd'hui de « formation Mannheim Â», hĂ©ritière de l'orchestre haydnien et nettement moins fournie que l'orchestre symphonique traditionnel. C'est prĂ©cisĂ©ment pour cette formation que Beethoven avait Ă©crit, et c'est justement celle, sans doute, qui convient le mieux au caractère rĂ©volutionnaire des symphonies du maĂ®tre de Bonn comme Ă  la philosophie du chef amĂ©ricain, dont la très fine apprĂ©hension du rĂ©pertoire beethovĂ©nien transparaĂ®t dans un dĂ©tail rĂ©vĂ©lateur : si, pour les 1re et 2e symphonies, il dirige Ă  mĂŞme le sol, hĂ©ritage du classicisme mozartien, il fait en revanche, pour les 3e et 7e, usage du rostrum du vĂ©ritable chef d'orchestre Ă  la manière du XIXe siècle.

    Ce soir, très loin de la confusion que fuyait plus que tout le compositeur, très loin aussi de la rondeur traditionnelle qui noie trop d'interprétations dans un rubato plus qu'aléatoire, les tempi sont incisifs, les accents presque brutaux, les ruptures entre blocs sonores effilées et nerveuses : même la tendresse d'un adagio, comme dégraissée, reste étrangement virile.

    Engagement physique et personnalité trempée

    Il faut dire que, chez John Nelson, l'engagement physique n'est pas un vain mot. Si, à la fin du concert, le chef n'a plus un poil de sec – ses troupes non plus –, cela n'est pas qu'une question de climat estival. À l'écart des écoles comme des idées préconçues, ni baroqueux ni traditionaliste, le chef américain est surtout une personnalité extraordinairement trempée. Tour à tour sautant sur place, bondissant en avant, virevoltant, prêt à empoigner, semble-t-il, l'archet du premier violon ou la caisse d'un violoncelle, il galvanise littéralement un orchestre engagé et homogène : violons concentrés, altos solides, violoncelles bien chantants, et quatre contrebasses qui en valent largement dix. Bref, des cordes qui se distinguent par leur engagement constant et leurs couleurs chatoyantes.

    Au détriment peut-être de bois qu'on peine souvent à distinguer, du moins dans les 1re et 2e symphonies, où leurs parties sont pourtant prépondérantes. Belle intervention en revanche de la flûte de Clara Novakova dans l'Héroïque, dont la Marche funèbre est par ailleurs interprétée avec autant de tension que d'émotion. Puissance et énergie marquent enfin la célèbre 7e symphonie, avec ses rythmes dansants et nerveux, laissant augurer le meilleur des trois concerts encore à venir.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 18/06/2005
    Anne-BĂ©atrice MULLER

    Deux premières soirées de l'intégrale des symphonies de Beethoven par l'Ensemble orchestral de Paris, sous la direction de John Nelson au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 1 en ut majeur, op. 21
    Symphonie n° 3 en mi bĂ©mol majeur op. 55, « Eroica Â»
    Symphonie n° 2 en ré majeur, op. 36
    Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92

    Ensemble orchestral de Paris
    direction : John Nelson

     


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