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CRITIQUES DE CONCERTS 27 juillet 2024

Concert d'ouverture du festival de Salzbourg 2005 par l'Orchestre Philharmonique de Vienne sous la direction de Christian Thielemann au Grosses Festspielhaus, Salzburg.

Salzbourg 2005 (1) :
Thielemann dompté par les Viennois ?

Affiche de prestige en ouverture du Festival de Salzbourg 2005 avec un concert Strauss des Wiener Philharmoniker sous la houlette de Christian Thielemann. Après une première partie desservie par un Thomas Hampson primaire, une lecture de Zarathoustra fulgurante, sans qu'on sache vraiment qui de l'orchestre ou du chef réussit à dompter l'autre.
 

Großes Festspielhaus, Salzburg
Le 25/07/2005
Benjamin GRENARD
 



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  • Alors que ce mémorable concert d'ouverture du festival de Salzbourg 2005 sera diffusé sur les ondes hertziennes à la fin août, il est nécessaire de rappeler combien entendre la Philharmonie de Vienne en direct représente une expérience aussi inouïe que celle qui consiste à être confronté in situ à l'acoustique mythique de Bayreuth. Le disque ne peut en donner en définitive qu'une idée affadie.

    Il faut toujours quelques minutes pour s'habituer à la richesse, au foisonnement de l'écrin viennois ; car cet orchestre qui ne cesse de pétiller enivre d'emblée et perturbe les habitudes d'écoute. Mais dans cette abondance suave, la légendaire transparence viennoise oeuvre toujours secrètement et réoriente rapidement l'auditeur, grisé par tant de troublante poésie sonore.

    Les sortilèges de l'orchestration straussienne

    Cette première impression est d'autant plus accentuée par l'orchestration rutilante de Strauss, dont les Wiener Philharmoniker savent retranscrire les sortilèges. De surcroît, Thielemann travaille les sonorités en authentique orfèvre et livre un Don Juan vif, épique, étincelant. Quelques menues imperfections n'entament jamais l'excellence de l'ensemble, comme ce solo de hautbois approximatif d'intonation mais au timbre si charnu et au phrasé si courbe que chaque note dispose toujours d'une inflexion parfaitement juste.

    Face à tant d'excellence, Thomas Hampson apparaît bien sommaire en comparaison dans les quatre Lieder qui suivent, vociférant décidément plus qu'il ne chante dans Hymnus comme dans Nächtlicher Gang. Le baryton fait du gros, du mauvais opéra – si tant est que l'opéra se chante de cette manière – et témoigne continuellement d'un vide musical flagrant : jamais une once de subtilité ne vient rendre grâce à des lignes d'une conduite primaire. Heureusement, on arrive à oublier Hampson dans un mémorable Notturno où le Konzertmeister Rainer Honeck lui ravit sans peine la première place, au côté de bois d'une transparence et d'une justesse ahurissante et de cuivres d'une véritable moiteur glacée. Une fascinante coagulation d'espace après un Nächtlicher Gang d'une étoffe résolument dionysiaque.

    Un Zarathoustra en véritable lame de fond

    Mais le point culminant de cette soirée reste la seconde partie, consacrée à un Ainsi parlait Zarathoustra d'anthologie, dans lequel la Philharmonie de Vienne atteint une perfection dans l'exécution dont elle seule est capable. Après une introduction magistrale, qui n'a jamais claqué de telle manière, et une timbale plus athlétique que véritablement grandiose, Thielemann construit le poème symphonique avec un art consommé de l'architecture, prouvant qu'il n'est pas de ces chefs de théâtre qui puisent leurs effets dans les contrastes tranchants, mais qu'il s'attache au contraire à conduire l'ensemble de l'ouvrage au moyen d'une véritable lame de fond.

    Et l'orchestre n'a de cesse de solliciter ses cors infaillibles, ses trombones implacables, ou de magnifier le chatoyant de ses bois et le soyeux de ses cordes. Les tutti, qui sidèrent par leur puissance tout en laissant résonner et respirer le spectre harmonique dans toute sa richesse, portent indéniablement la griffe d'un orchestre plus que jamais habité par le raffinement.

    De ce concert, on ne saura jamais véritablement qui de Thielemann ou de la Philharmonie dompte l'autre. Sans doute l'exceptionnelle réussite de cette soirée tient-elle dans l'alchimie de cette rencontre. Toujours est-il que Thielemann, ovationné, revient saluer avec un élan dont l'enthousiasme est à mettre sur le compte d'une parfaite complicité avec les Viennois.




    Großes Festspielhaus, Salzburg
    Le 25/07/2005
    Benjamin GRENARD

    Concert d'ouverture du festival de Salzbourg 2005 par l'Orchestre Philharmonique de Vienne sous la direction de Christian Thielemann au Grosses Festspielhaus, Salzburg.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Don Juan, poème symphonique op. 20 (1888)

    Hymnus, op. 33 n° 3
    Nächtlicher Gang, op. 44 N° 2
    Notturno, op. 44 n° 1
    Pilgers Morgenlied, op. 33 n° 4
    Thomas Hampson, baryton

    Ainsi parlait Zarathoustra, poème symphonique op. 30 (1895-96)

    Wiener Philharmoniker
    direction : Christian Thielemann

     


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