altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 28 mars 2024

Reprise des Maîtres chanteurs de Wagner mis en scène par Thomas Langhoff et sous la direction de Peter Schneider au Festival d'Opéra de Munich 2005.

Munich 2005 (2) :
Avantage à Beckmesser

© Wilfried Hösl

Tradition oblige, la Staatsoper de Munich clôt son festival d'opéra par une représentation des Maîtres chanteurs de Wagner mise en scène par Thomas Langhoff et dirigée par Peter Schneider. Une production qui tient la route entre scène et fosse, et qui permet de terminer en beauté les festivités malgré l'inconsistance du Hans Sachs de Rootering.
 

Nationaltheater, München
Le 31/07/2005
Benjamin GRENARD
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Verdi sentimental

  • Perfection selon saint Jean

  • Mai 68 pour les nuls

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Après une Lulu où un abîme manifeste séparait l'interprétation musicale de la conception scénique, le festival de Munich s'achève sur une production des Maîtres chanteurs réfléchie et bien équilibrée. La mise en scène de Thomas Langhoff représente en effet un bon parti entre une conception très lisible et une transposition moderne qui ne force jamais le trait.

    Décors sobres, fonctionnels, costumes en parfaite adéquation avec le propos, humour simple et direct, la scénographie se distingue par son efficacité. Le manque de goût et la superficialité de la nouvelle génération des apprentis, à casquette rouge, sont habilement suggérés par des tee-shirts longs portant l'inscription « Nürnberger Poesie Â». Au niveau supérieur de la hiérarchie, les maîtres contrastent en portant un long costume noir, plus conservateur.

    © Wilfried Hösl

    Mais Langhoff s'attache aussi à révéler les aspects plus subtils de l'ouvrage : du fameux quintette Selig, wie die Sonne il fait ainsi le coeur de l'opéra, où l'on voit les images des cinq protagonistes s'élever au moyen d'une projection. Simple mais d'une rhétorique efficace : chacun des personnages a su franchir un cap, s'élever au sens spirituel après une série d'épreuves. Une manière astucieuse de mettre en relief scéniquement un moment unique de psychologie mozartienne dans l'oeuvre wagnérien.

    On s'arrêtera toutefois quelque peu sur une fin détournée, qui serait très intéressante si elle n'était pas en contradiction avec la musique : le refus de Walther d'appartenir à la confrérie des maîtres provoque l'ire de Sachs dans son monologue final, ce qui conduit à terme le candidat à se soumettre aux règles d'une communauté plus que jamais figée dans ses rites et décidément pas près d'évoluer. Astucieux, mais manifestement en contresens total avec un ut majeur triomphant et plutôt paternel à l'égard de Walther.

    Dans la fosse, Peter Schneider officie en bon Kapellmeister, jamais génial mais toujours extrêmement soigné et narratif. Après une ouverture moyenne, il compose un accompagnement soutenant le plateau d'une main ferme et professionnelle. L'orchestre de la Staatsoper sonne naturellement, de manière ample, ronde et puissante. Sitôt le rideau ouvert, on reste subjugué par un ineffable solo de violoncelle, d'une chaleur et d'une finesse incomparables.

    Le Beckmesser idéal de Eike Wilm Schulte

    Reste la distribution, d'un bon niveau d'ensemble. Adrianne Pieczonka est une Eva d'une sincérité évidente, Kevin Conners un excellent David, spontané et solide. Le plateau est cependant dominé de très haut par le Pogner de Hans-Peter König, imposant de puissance et de maturité, et surtout par le Beckmesser petit, mesquin et vocalement acéré – en un mot idéal – de Eike Wilm Schulte, Stig Andersen restant un Walther volontaire et avec de bons moments, plus honnête qu'il n'y paraît au premier abord.

    En revanche, on reste très déçu par le Hans Sachs inexistant de Rootering, convaincant à Bastille sous la baguette de Conlon en 2003, mais ce soir totalement absent, constamment sur la réserve et souvent couvert par l'orchestre, même si le rôle, il est vrai, est des plus endurants. Rootering des mauvais jours, ou volonté de camper un personnage déjà résigné et perdant devant Eva ? Peu crédible en tout cas


    Devant une incarnation si fade, la soirée tourne quoi qu'il en soit ironiquement à l'avantage de Beckmesser.




    Nationaltheater, München
    Le 31/07/2005
    Benjamin GRENARD

    Reprise des Maîtres chanteurs de Wagner mis en scène par Thomas Langhoff et sous la direction de Peter Schneider au Festival d'Opéra de Munich 2005.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, opéra en trois actes (1868)
    Livret du compositeur

    Chor der Bayerischen Staatsoper
    Bayerisches Staatsorchester
    direction : Peter Schneider
    mise en scène : Thomas Langhoff
    décors et costumes : Gottfried Pilz
    éclairages : Manfred Voss
    préparation des choeurs : Andrés Máspero

    Avec :
    Jan-Hendrik Rootering (Hans Sachs), Hans-Peter König (Veit Pogner), Kenneth Roberson (Kunz Vogelgesang), Christian Rieger (Konrad Nachtigall), Eike Wilm Schulte (Sixtus Beckmesser), Tom Fox (Fritz Kothner), Ulrich Ress (Balthasar Zorn), Hermann Sapell (Ulrich Eisslinger), Francesco Petrozzi (Augustin Moser), Rüdiger Trebes (Hermann Ortel), Alfred Kuhn (Hans Schwarz), Gerhard Auer (Hans Folz), Stig Andersen (Walther von Stolzing), Kevin Conners (David), Adrianne Pieczonka (Eva), Heike Grötzinger (Magdalena), Steven Humes (un veilleur de nuit).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com