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CRITIQUES DE CONCERTS |
12 octobre 2024 |
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Soirée Schubert au festival de Prades 2005.
Schubert entre ombre et lumière
Erika Raum
Le festival de Prades a la singularité de réunir depuis plusieurs années des artistes qui se connaissent et jouent souvent ensemble l'été. Son directeur artistique, le clarinettiste Michel Lethiec, retrouve donc des fidèles comme André Cazalet, Erika Raum, Arto Noras, Jean-Claude Pennetier ou David Grimal pour une soirée Schubert contrastée.
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Pour commencer, les Variations pour piano à quatre mains avec Christian Ivaldi et Jean-Claude Pennetier. Tous deux, amoureux de Schubert, en livrent une lecture lumineuse, qu'il s'agisse, dans certaines variations, d'un Schubert intimiste joué mezza vocce et privilégiant un climat mystérieux, un toucher velouté ; ou d'un Schubert plus expansif, où la brillance du timbre et l'éloquence du phrasé l'emportent.
C'est de nouveau Pennetier que l'on retrouve dans l'Introduction et variations pour flûte et piano avec Benoît Fromanger, que Jean-Pierre Rampal définit comme « non seulement un merveilleux flûtiste mais aussi un musicien accompli qui fait honneur à l'école française de flûte ». Finesse et sensibilité du jeu, riche palette de couleurs, une émission toujours maîtrisée, un souffle idéal : voilà un Schubert charmeur par ses sonorités souples et enveloppantes.
Mais cette soirée est aussi l'occasion d'entendre une oeuvre rare : l'Octuor pour cordes et vents en fa majeur. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la violoniste Erika Raum, une habituée de Prades, comment ne pas être conquis par sa sensibilité attrayante et sa magnifique sonorité ? Dans la fraîcheur de sa trentaine, la spontanéité du jeu, un discours franc et éloquent, la Canadienne séduit indéniablement. Comme les autres membres de l'octuor dont on a l'impression qu'ils se surpassent ce soir.
Une symbiose totale, une écoute attentive les uns des autres, des correspondances et dialogues élaborés entre les pupitres, tout Schubert y est résumé. Et c'est peut être dans le deuxième mouvement, l'Adagio, que son potentiel expressif atteint son summum. On aime le thème quasi mozartien de la clarinette de Michel Lethiec, ici en demi-teinte, l'échange entre violons et violoncelle, et la noirceur de la contrebasse de Niek de Groot qui nous plonge dans le mystère et les inquiétudes schubertiens.
Dans le cadre inimitable de l'Abbaye de Saint Michel de Cuxa, une magnifique soirée Schubert, entre ombre et lumière.
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Abbaye de Saint Michel de Cuxa, Prades Le 10/08/2005 Pauline GARAUDE |
| Soirée Schubert au festival de Prades 2005. | Franz Schubert (1797-1828)
Variations pour piano à quatre mains sur un thème original en lab majeur
Christian Ivaldi et Jean-Claude Pennetier, piano
Introduction et Variations pour flûte et piano sur le lied « Trockne Blumen », D 802
Benoît Fromanger, flûte
Jean-Claude Pennetier, piano
Octuor pour cordes et vents en fa majeur, D 803
Benoît Fromanger, flûte
Michel Lethiec, clarinette
Amaury Wallez, basson
André Cazalet, cor
David Grimal, violon
Erika Raum, violon
Arto Noras, violoncelle
Niek de Groot, contrebasse | |
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