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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Reprise de l'Aida de Verdi mise en scène par Sonja Frisell sous la direction de James Conlon au Met de New York.

De l'excellente routine
© Marty Sohl / Metropolitan Opera

Dolora Zajick (Amneris) et Michèle Crider (Aida).

Il est des soirées auxquelles manque l'étincelle qui sublimera la trivialité, la rendra extraordinaire et indispensable, la transformera en portrait riche et achevé. Point de miracle en ce qui concerne cette reprise de l'ouvrage verdien, mais plutôt le constat qu'un tout peut bien n'être égal qu'à la somme de ses parties.
 

Metropolitan Opera, New York
Le 14/10/2005
Renaud LORANGER
 



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  • De la production post-zeffirellienne de Sonja Frisell, on retiendra surtout l'efficacitĂ© de quelques tableaux puissamment agencĂ©s et d'une esthĂ©tique visuelle grandiloquente. La scĂ©nographie n'appelle certes pas Ă  la remise en question : classique, luxueuse, voire clinquante par moments, elle sert tout de mĂŞme l'oeuvre par son adĂ©quation totale au livret, de mĂŞme que par la parfaite limpiditĂ© de sa conception.

    Le problème de la réception actuelle des opéras du maître italien se pose ici d'une manière toute naturelle. Force est de reconnaître qu'en leur essence, la sensualité et l'exotisme d'Aida ne sont pas ceux d'un Don Carlo, ou encore moins d'un Otello, qui conserve de Shakespeare le sens aigu du tragique et la poignante véracité des personnages.

    Ici, on assiste plutôt à la représentation ponctuelle d'un orientalisme qui se veut bien plus circonstanciel qu'universel, plus bien pictural que psychologique. Et la direction d'acteurs de Sharon Thomas laisse une bien maigre place à l'initiative personnelle, semblant éluder des aspects aussi cruciaux du drame que le poids du rapport entre les deux principales protagonistes, leur évidente gémellité sociale et sentimentale.

    L'Amneris stupéfiante de Dolora Zajick

    Dans un tel contexte, c'est sur les prestations vocales que se focalise l'attention, Dolora Zajick remportant au finale tous les honneurs. Les cognoscenti reprocheront certes à la mezzo américaine l'hétérogénéité actuelle de ses registres ; nous préférons insister sur son investissement théâtral peu commun, sur la conduite magistrale d'un instrument presque surnatuel.

    Voici un mezzo dramatique verdien qui soutient la comparaison avec la plupart de ses semblables, passées comme présentes, d'une puissance et d'une projection absolument stupéfiantes, et dont chacune des interventions est teintée d'un héroïsme et d'une tension qui se veulent les véritables moteurs du spectacle.

    © Marty Sohl / Metropolitan Opera

    À ses côtés, Michèle Crider est une Aida bien pâle. La voix est large, ample, et possède une force intrinsèque indéniable, mais elle manque de souplesse. Le souffle est long, mais l'aigu, serré, perd en couleurs ce que le médium monopolise. Salvatore Licitra, nouvelle coqueluche de la maison depuis ses débuts forts remarqués en Cavaradossi en mai 2002, livre un Radames vaillant mais peu subtil. La voix est belle, non dépourvue de chaleur, mais une fois encore, le souffle semble souvent trop court, d'une conduite par moments aléatoire – Celeste Aida.

    C'est chez les basses qu'il faut plutôt chercher contentement. Paata Burchuladze et Morris Robinson dressent tous deux d'imposants Ramfis et Roi d'Égypte, tandis que l'Amonasro de Lado Ataneli se révèle le véritable primo uomo de la distribution : dépourvu de scrupules, doté d'un brin de perfidie bien dosée et résolument vindicatif.

    Dans la fosse, James Conlon prend le parti de tempi plus énergiques qu'ontologiquement ressentis – final du II – sans pour autant parvenir à électriser le plateau. Les choeurs de la maison, dont la prestation est ici capitale, sont admirables de tenue et d'intensité.




    Metropolitan Opera, New York
    Le 14/10/2005
    Renaud LORANGER

    Reprise de l'Aida de Verdi mise en scène par Sonja Frisell sous la direction de James Conlon au Met de New York.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Aida, opéra en quatre actes (1871)
    Livret d'Antonio Ghislanzoni d'après Mariette-Bey

    Choeurs et Orchestre du Metropolitan Opera
    direction : James Conlon
    mise en scène : Sonja Frisell, reprise par Sharon Thomas
    décors : Gianni Quaranta
    costumes : Dada Saligeri
    Ă©clairages :Gil Wechsler
    chorégraphie : Rodney Griffin
    préparation des choeurs : Raymond Hughes

    Avec :
    Paata Burchuladze (Ramfis), Salvatore Licitra (Radames), Dolora Zajick (Amneris), Michèle Crider (Aida), Lado Ataneli (Amonasro), Morris Robinson (Il Re), Ronald Naldi (un messager), Edyta Kulczak (une prêtresse).

     


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