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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Concert de l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Ton Koopman avec la participation de la soprano Sandrine Piau à la Maison de la Radio, Paris.

L'enthousiasmante grâce de Haydn

Composé d'un pastiche d'airs d'opéras, de Nocturnes, et de la 99e symphonie, le deuxième concert du cycle Haydn initié par Ton Koopman à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio France s'est révélé particulièrement réjouissant. À la grâce et l'esprit de Sandrine Piau a en effet répondu l'enthousiasme communicatif du chef hollandais.
 

Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris
Le 18/11/2005
Mehdi MAHDAVI
 



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  • Ton Koopman possède une vertu recherchée : un enthousiasme communicatif. Et sans doute en fallait-il beaucoup pour imposer avec une telle évidence un programme dédié à des oeuvres parfois méconnues, mais pas toujours nécessaires de Joseph Haydn. Ainsi, les Nocturnes commandés par le roi de Naples Ferdinand IV pour son instrument de prédilection, la lira organizzata, dont le chef hollandais a choisi de donner le premier et le huitième, ne présentent pas, dans leur intégralité, un intérêt des plus soutenus.

    Destinés à l'origine à une formation de neuf instruments comprenant deux lire organizzate, deux clarinettes ou deux violons, deux cors, deux altos et une basse, ils furent remaniés par Haydn, qui remplaça les lire organizzate par une flûte et un hautbois, lorsqu'il les fit jouer à Londres en 1791, un an après leur composition. Ton Koopman en donne une lecture bondissante, à la tête d'un Philharmonique de Radio France en formation de chambre, de poche même, d'une mise en place satisfaisante, n'étaient les dérapages paresseux des premiers violons dans les traits les plus rapides.

    Peut-être davantage par la grâce de Sandrine Piau que par leurs qualités intrinsèques, les airs regroupés sous l'appellation inexacte de pastiche d'airs d'opéras distillent une toute autre lumière. A l'exception de la Canzonetta de Rezia, extraite de l'Incontro improviso, il s'agit plus précisément d'airs composés pour être insérés dans les opéras d'autres compositeurs, présentés à Eszterháza après la création d'Armida, alors que l'activité de Haydn s'était concentrée sur la musique instrumentale.

    D'une part, le compositeur dirigea les représentations de ces opéras, mais il dut également adapter les partitions aux contraintes imposées par les effectifs vocaux et instrumentaux du théâtre local. Ainsi, l'air La mia pace, oh Dio était destiné à Costanza, dans l'Amore artigiano de Gassmann, passé à la postérité grâce au très parodique Opera Seria. Infelice sventurata fut inséré dans I due supposti Conti de Cimarosa, et Vade adagio, Signorina, dans la Quakera spiritosa de Pietro Guglielmi, dont les 103 oeuvres attendent d'être redécouvertes.

    Sandrine Piau en voix superlative

    Les remarquables notes de programme de Marc Vignal nous apprennent que ces airs furent probablement écrits pour Luigia Polzelli, une chanteuse « assez médiocre ». À en croire cette appréciation, les dons innombrables de Sandrine Piau doivent leur rendre plus que justice. En voix superlative, épanouie, charnue sur tout l'ambitus, d'aigus lumineux et admirablement dosés, la soprano française donne vie à ces pages légères avec intelligence, esprit même, et surtout cette conduite instrumentale absolument unique, qui atteint au sublime dans la noblesse d'expression de la Canzonetta de Rezia.

    Accompagnateur attentif, Ton Koopman reprend les rênes pour une 99e symphonie menée au triomphe tambour battant, où officie Marie-Ange Petit, irremplaçable percussionniste de bien des ensembles baroques. Malgré des premiers violons décidément négligents, le Philharmonique, comme auréolé du hautbois d'Hélène Devilleneuve, déjà remarqué dans son dialogue avec Rezia, se laisse entraîner par la battue précise et enthousiaste du chef hollandais.




    Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris
    Le 18/11/2005
    Mehdi MAHDAVI

    Concert de l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Ton Koopman avec la participation de la soprano Sandrine Piau à la Maison de la Radio, Paris.
    Joseph Haydn (1732-1809)
    Nocturnes n° 8 en sol majeur et n° 1 en ut majeur (1790)

    La mia pace, oh Dio (extrait de l'Amore artigiano de Florian Gassmann) (1790)
    Infelice Sventurata (extrait de I due supposti Conti de Cimarosa) (1789)
    Canzonetta de Rezia (extrait de l'Incontro improviso de Haydn) (1771)
    Vade adagio, Signorina (extrait de la Quakera spiritosa de Pietro Guglielmi) (1787)
    Sandrine Piau, soprano

    Symphonie n°99 en mi bémol majeur (1793)

    Orchestre Philharmonique de Radio France
    direction : Ton Koopman

     


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