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CRITIQUES DE CONCERTS |
12 octobre 2024 |
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Début du Cycle Tchaïkovski de l'Orchestre national de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du pianiste Nikolaï Lugansky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Tchaïkovski dépassionné
Le Théâtre des Champs-Élysées inaugure ce soir un cycle Tchaïkovski en quatre grands concerts, plus un avant-concert de musique de chambre. Louable initiative, même si le choix des oeuvres, plutôt attendu, et leur interprétation, relativement convenue, laissent finalement le public quelque peu sur sa faim.
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De la prestation de l'Orchestre national de France et de son directeur musical Kurt Masur, on retiendra un jeu à l'allemande, ordonné et toujours mesuré, sans emphase notoire, mais aussi sans la passion, la fougue romantique, la poésie épique du compositeur russe.
La lecture du Capriccio italien évoque ces ouvertures pétaradantes comme les dirigent en général les chefs qui manquent de confiance en eux, ce qui ne laisse de surprendre de la part d'une personnalité comme Kurt Masur. La page est peut-être trop connue pour souffrir une interprétation dépourvue du raffinement qui fait toute sa séduction.
Nikolaï Lugansky laisse apprécier un touché clair et franc, mais qui, par ce parti-pris unique, frôle à la longue l'ennuyeux. Le pianiste russe négocie ce périlleux et célèbre 1er concerto pour piano avec aisance, mais aussi une certaine brutalité, et en tout cas un véritable manque de finesse. L'interprétation relativement anonyme, de la part d'un interprète que l'on connaissait plus engagé, ne manque donc pas de décevoir. Peut-être est-ce un soir sans pour un artiste qui semble ne pas donner ici la pleine mesure de son talent.
Les interventions des bois, avec une présence qui confirme tout au long du concert leurs indéniables qualités, confèrent à la 2e symphonie l'authentique couleur ukrainienne qu'annonce le titre de l'oeuvre « petite russienne ». Les cordes soutiennent leurs interventions avec sérieux et engagement. Aucune mièvrerie dans l'interprétation du National et de son chef : la construction est soignée, l'approche élégante et équilibrée. Mais, encore une fois, l'oeuvre ne révèle guère de qualités nouvelles, et, malgré quelques séduisants chatoiements slaves, ne convainc pas totalement.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 10/11/2005 Anne-Béatrice MULLER |
| Début du Cycle Tchaïkovski de l'Orchestre national de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du pianiste Nikolaï Lugansky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893)
Capriccio Italien, op. 45
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en si bémol mineur, op. 23
Nikolaï Lugansky, piano
Symphonie n° 2 en ut mineur op. 17, « Petite Russienne »
Orchestre national de France
direction : Kurt Masur | |
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