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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Reprise d'Ariane à Naxos de Strauss dans la mise scène de Günter Krämer, sous la direction de Gerard Korsten à l'Opéra national de Lyon.

L'embrasement du voile
© Gérard Amsellem

Spectacle phare de ces dernières années, la production d'Ariane à Naxos est l'occasion d'ouvrir la saison lyrique lyonnaise sous les meilleurs auspices. Une reprise marquée par la prime fraîcheur de la mise en scène de Krämer et une interprétation musicale qui reprend efficacement le flambeau de la production originale.
 

Opéra national, Lyon
Le 16/10/2005
Benjamin GRENARD
 



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  • On ne s'étendra pas sur la mise en scène de Krämer, toujours aussi riche, inventive qu'à sa création, mariant avec un art achevé la poésie et l'humour, aussi fidèle à l'esprit du couple Hoffmansthal-Strauss que la production bassement terre à terre de Pelly à Paris en était éloignée. Rares sont les mises en scène se concluant de manière aussi magique, où la métamorphose devient l'un de ces mystères au palpable divin.

    De surcroît, Gerard Korsten reprend efficacement une direction musicale qu'Ivan Fischer avait pleinement habitée. Une lecture au souffle théâtral, servie par un Orchestre de l'Opéra de Lyon affûté. Le prologue, à l'excellent sens narratif, remarquable dans le burlesque comme dans les moments plus dramatiques, se révèle même plus alerte et captivant que celui de Fischer. Moins sublimé en revanche qu'en 2002, l'opéra à proprement parler reste en deçà du Prologue, mais l'ensemble se tenant particulièrement bien, la magie prend corps jusque dans l'extase finale.

    Côté plateau, la distribution est largement dominée par Laura Aikin, Zerbinette de la voix jusqu'à la ceinture des porte-jarretelles. Rescapée de la production originale, elle restera quasiment la seule à redonner à son personnage la même intensité scénique. La soprano, mutine à souhait, possède parfaitement le rôle qu'elle met à profit dans un magnifique air à l'italienne. Quant à Lilli Paasiviki, elle campe un compositeur moins spontané, moins innocemment enflammé que Katharine Goeldner, mais qui touche par son aspect plus fragile, inquiet, habitant tout autant de grâce l'un des plus beaux personnages de l'art lyrique.

    Derrière ces deux superbes personnages, on relève plus d'inégalités : Kirsi Tiihonen a de toute évidence le bon format pour Ariane mais demeure un tantinet éteinte. Robert Künzli a le mérite de posséder techniquement un rôle extrêmement difficile mais, Bacchus au timbre aigre, il ne composera pas avec Ariane le couple mythifié qui devrait faire dignement pendant à leur équivalent de chair que sont le Compositeur et Zerbinette.

    Si Paul Gay grade en passant du rôle du Laquais à celui du Maître de musique, sa prestance vocale de qualité ne suffit pas à justifier cette promotion, incapable qu'il est de donner scéniquement un quelconque cachet au rôle. D'autant qu'il est confronté dès le départ au talent théâtral authentique de Heinrich Baumgartner, qui compose un Majordome parfait de diction, aussi acide que caustique.

    Ajoutons à cette production un beau quatuor d'italiens et cette reprise, malgré ces quelques défauts, demeure l'un de ces spectacles exceptionnels où musique et poésie s'allient comme jamais à la mise en scène pour susciter l'étincelle qui embrase ardemment le voile mystique de l'existence, dans une métamorphose de toute beauté.




    Opéra national, Lyon
    Le 16/10/2005
    Benjamin GRENARD

    Reprise d'Ariane à Naxos de Strauss dans la mise scène de Günter Krämer, sous la direction de Gerard Korsten à l'Opéra national de Lyon.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Ariane à Naxos, opéra en un acte précédé d'un prologue, op. 60 (1916)
    Livret de Hugo von Hoffmansthal

    Orchestre de l'Opéra de Lyon
    direction : Gerard Kosten
    mise en scène : Günter Krämer
    décors : Jürgen Bäckmann
    costumes : Falk Bauer
    éclairages : Christophe Forey

    Avec :
    Laura Aikin (Zerbinette), Kirsi Tiihonen (La Prima Donna/Ariane), Lilli Paasiviki (Le compositeur), Robert Künzli (Le Ténor/Bacchus), Markus Werba (Arlequin), Heinrich Baumgartner (Le Majordome), Paul Gay (Un maître de musique), Eberhard Francesco Lorenz (Un maître à danser/Brighella), Gérard Bourgoin (Un Officier), Brian Bruce (Un Perruquier), Jean-François Gay (Un Laquais), Katrina Thurman (Naïade), Elodie Méchain (Dryade), Virginie Pochon (Echo), Jeroen de Vaal (Scaramouche), Jérôme Varnier (Truffaldin).

     


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