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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Concert Mozart de l'Ensemble Wien au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Un petit air de Salzbourg

Raimund Lissy, Rainer Honeck, Josef Niederhammer et Peter Götzel.

En ce dimanche de passage à l'heure d'été, il plane sur l'avenue Montaigne une douceur printanière qui semble coïncider avec la venue de l'Ensemble Wien. Constitué de solistes du Philharmonique de Vienne, la formation propose aux auditeurs du Théâtre des Champs-Élysées un programme de divertissement mozartien dans la plus pure tradition autrichienne.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 26/03/2006
Yannick MILLON
 



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  • Ă€ presque vingt heures, la nuit commence seulement Ă  tomber sur Paris oĂą l'hiver semble enfin avoir fait place au printemps. Flânant dans la douceur du soir, le public du TCE tarde Ă  gagner la salle oĂą l'attendent des musiciens Ă  mĂŞme de servir au mieux un rĂ©pertoire souvent considĂ©rĂ© comme de la musique d'ameublement.

    Certes, le Mozart du vague à l'âme, du romantisme naissant, du génie mélodique est à chercher ailleurs. On peut aussi penser que le Théâtre des Champs-Élysées n'est pas le lieu idéal pour une musique de divertissement qui sonne si divinement dans la salle du Mozarteum de Salzbourg, sur la terrasse du Café Tomaselli ou sous les arcades qui jouxtent la Cathédrale St-Rupert de la cité autrichienne. Il n'empêche, l'Ensemble Wien parvient à élever cette musique au plus haut rang et à restituer l'atmosphère inimitable qui baigne la ville natale du compositeur le plus célébré de l'Histoire.

    Le Divertimento K. 247, précédé de sa Marche introductive K. 248 comme le programme ne l'indique pas, affiche d'emblée des qualités tout autrichiennes : luminosité des cordes, si riches en harmoniques aiguës ; sonorités suaves et ductiles ; premier violon miraculeux de lumière ; contrebasse légère comme la plume ; cors d'une assurance souveraine et discrète, à la technique irréprochable. Ce sont d'ailleurs les caractéristiques intrinsèques du cor viennois qui permettent, par une sonorité plus feutrée, moins envahissante que celle du cor français, d'atteindre à un parfait équilibre dans cette version originale avec quatuor à cordes.

    Au milieu de tant d'esprit galant, les instrumentistes savent exploiter la moindre ébauche de nostalgie Sturm und Drang – Trio du premier Menuet avec ses cors désabusés ; tendre confession de l'Adagio – sans pour autant jamais manquer d'énergie dans les coups d'archet des passages plus vifs. Et si à l'issue de ce copieux divertissement, certains musiciens voient leur nœud-papillon partir de travers, la musique de Mozart, elle, file tout droit, tout en souplesse, sans heurts ni incidents.

    Bonne humeur et facéties

    Après l'entracte, le Divertimento K. 137, lui aussi en formation minimale – avec cette typique contrebasse en lieu de traditionnel violoncelle – rivalise de bonne humeur, de rebond (Allegro assai), de sémillance et de franchise dans le détaché (Allegro di molto). Enfin, les Viennois rendent hommage aux facéties du compositeur à travers l'incontournable Plaisanterie musicale K. 522, où Mozart raille de manière irrésistible la médiocrité des petits maîtres de son temps.

    L'Ensemble Wien demeure, dans cet exercice qui peut facilement tourner à l'outrance comme à la raideur collet-monté, d'une justesse de dosage absolument grisante. Trille comme unique trait de virtuosité de l'alto, toniques somptueusement écrasées dans le grave de la contrebasse, cors qui détonent, accents incongrus, conclusion en cluster du plus bel effet : les Viennois font feu de tout bois avec un humour contagieux. Jamais cette pochade ne nous avait paru riche de tant d'esprit et de dérision. Par d'habiles mouvements de bras, détournements de tête et expressions d'étonnement, le sextuor joue le jeu avec toute la distinction possible.

    En bis, le second Menuet du Divertimento K. 287 qui sera donné le 19 avril prochain, et, pour les cordes seules, la valse hommage Die Mozartisten de Joseph Lanner, dont l'orchestration originelle en quatuor, proche de l'esprit de Schubert, restitue nettement mieux l'atmosphère d'aubade sans prétention que la douteuse version orphéonique pour grand orchestre – avec solo de trombone – donnée le 1er janvier dernier à Vienne lors du Concert du Nouvel An de Mariss Jansons.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 26/03/2006
    Yannick MILLON

    Concert Mozart de l'Ensemble Wien au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Divertimento pour cordes et deux cors en fa majeur, K. 247
    Wolfgang Tomböck, Thomas Jöbstl, cor

    Divertimento pour cordes en sib majeur, K. 137

    Divertimento en fa majeur, K. 522, « Ein Musikalischer Spass Â»
    Wolfgang Tomböck, Thomas Jöbstl, cor

    Ensemble Wien
    Rainer Honeck, violon I
    Raimund Lissy, violon II
    Peter Götzel, alto
    Josef Niederhammer, contrebasse

     


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