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CRITIQUES DE CONCERTS 10 octobre 2024

Nigel Kennedy à Londres

Quatre saisons pour une rock star du violon

Faiseur expert en manipulation médiatique ou génie anticonformiste ? Le très controversé Nigel Kennedy sait au moins capter le public des néophytes comme personne.
 

Royal Festival Hall, London
Le 02/12/1999
Barry MILLINGTON
 



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  • Les Quatre Saisons comptent à peine parmi les meilleures compositions de Vivaldi. Selon moi, il y a plusieurs centaines de concertos de sa main qui offrent plus d'intérêt. Mais les Saisons sont la marque déposée de Kennedy : son enregistrement vieux de plusieurs années, est entré dans le Livre Guinness des Records comme l'une des plus grosses ventes de tous les temps, et il peut encore soulever l'audience d'un Festival Hall comblé et enthousiaste.
    Pour être honnête, l'oeuvre ne sonne jamais éculée entre les mains de Kennedy. Résultat de ses années d'exil volontaire et de traversée du désert, ou peut-être de son expérience Jimi Hendrix avec son orchestre, Kennedy est communicatif, avec une immédiateté presque effrayante. Les mouvements rapides du Printemps ont une urgence et une conduite irrésistibles, alors que les dialogues de Kennedy avec les membres de l'orchestre – il s'avance vers chacun d'eux tour à tour, ont une spontanéité souvent perdue dans la plupart des concerts collé monté. Les mouvements lents furent également beaux – le largo central de l'Hiver, en particulier – et si les pyrotechnies des mouvements extrêmes allèrent parfois de pair avec un son un peu maigre ou une intonation douteuse, leur énergie prit le dessus.
    Les concertos de Bach passèrent moins bien. Les mouvements extrêmes du concerto pour violon en mi majeur BWV1042 furent trop rapides pour être confortables, le finale se révélant une course échevelée, avec un soin trop négligé des lignes. Le dernier mouvement du concerto en ut mineur BWV1060, pour lequel l'excellent hautboiste John Anderson rejoignit Kennedy, se trouva compromis de la même manière.
    La partie finale consista en une demi-douzaine de ces pièces de réception mettant à l'épreuve aussi bien la virtuosité du soliste que de l'orchestre (l'English Chamber Orchestra dirigé par Dave Heath). Réalisant, à n'en pas douter, que cela sonnait comme des bis, Kennedy retourna à un Bach sans accompagnement pour le second et dernier de ses vrais bis. Une fois encore, ce ne fut sans doute pas Bach joué de la meilleure manière, mais l'on resta loin de l'imposture. Au final, il y a peu de violonistes capables de tenir en haleine de bout en bout une assistance de non-spécialistes dans ce répertoire.




    Royal Festival Hall, London
    Le 02/12/1999
    Barry MILLINGTON

    Nigel Kennedy à Londres
    English Chamber Orchestra
    Direction : Dave Heath
    Nigel Kennedy, violon

     


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