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CRITIQUES DE CONCERTS 12 juillet 2025

Messe de Chimay de Cherubini sous la direction de Riccardo Muti en ouverture du Festival de Saint-Denis 2006.

La grande tradition au service de Cherubini

L'ONF et les Choeurs de Radio-France, le maestro Muti au pupitre, la musique éloquente de Cherubini servie par trois solistes d'ampleur internationale : même s'il s'ouvre désormais à des rivages lointains – à venir, entre autres, un hommage à Istanbul –, le festival de Saint-Denis a pour son concert d'ouverture joué sur une oeuvre rare défendue par des valeurs sûres.
 

Basilique, Saint-Denis
Le 30/05/2006
Anne-Béatrice MULLER
 



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  • Ce n'est pas une nouveautĂ©, dans l'immense vaisseau de la basilique des rois de France, l'acoustique n'a jamais Ă©tĂ© une prĂ©occupation essentielle. Comme dans la plupart des Ă©difices religieux, le son tournoie dans comme dans un Ă©norme chaudron, et une intense rĂ©verbĂ©ration donne presque la berlue. Cela posĂ©, on peut apprĂ©cier pour ce qu'elle est, et finalement en des lieux appropriĂ©s Ă  une oeuvre sacrĂ©e, une partition rarissime : la Messe de Chimay, Ă©crite par Luigi Cherubini en 1808, dans une pĂ©riode riche et troublĂ©e, Ă  la charnière de la RĂ©volution, de l'Empire et de la Restauration, par un Italien francophile devenu la plus importante figure musicale du Paris napolĂ©onien.

    Voilà une pièce liturgique qui a tout, elle-même, d'un étonnant maëlstrom. À un Kyrie solennel et recueilli succède l'éloquence véhémente d'un Gloria qui n'hésite pas à prendre des libertés avec le sens du texte de l'ordinaire, introduisant un Qui tollis pour le moins dramatique. Dans le Credo, le Sanctus, le bref Benedictus et l'Agnus Dei passent successivement les fantômes d'un XVIIIe siècle brusquement chaviré, délicatesses de violons et de vents abîmés dans les fracas révolutionnaires, pompe et circonstance napoléonniennes, orages et langueurs d'un romantisme encore dans son adolescence.

    La superbe démonstration de Riccardo Muti

    Avec une telle richesse, une telle profusion quasi berliozienne entre les mains, Riccardo Muti fait évidemment des merveilles. Dirigeant de son geste souple et presque langoureux les forces d'un National au grand complet, d'un Choeur de Radio France toujours impeccable, sans s'émouvoir un instant des échos de la basilique, l'Italien donne une superbe démonstration de ce que peut être la grande tradition symphonique quant elle est défendue par l'un de ses meilleurs champions.

    La basse puissante et racée d'Ildebrando d'Arcangelo rend justice à la lyrique profonde de l'oeuvre, toujours dialoguant avec le soprano angélique de Ruth Ziesak. Légèrement en retrait, le ténor Herbert Lippert manque de puissance, d'éclat et de rondeur pour tenir son rang dans un concert où toute chose – le lieu, l'orchestre, les voix, l'oeuvre elle-même – prend des dimensions exceptionnelles.




    Basilique, Saint-Denis
    Le 30/05/2006
    Anne-Béatrice MULLER

    Messe de Chimay de Cherubini sous la direction de Riccardo Muti en ouverture du Festival de Saint-Denis 2006.
    Luigi Cherubini (1760-1842)
    Messe de Chimay (1808)

    Ruth Ziesak, soprano
    Herbert Lippert, ténor
    Ildebrado d'Arcangelo, basse

    Choeur de Radio France
    Orchestre national de France
    direction : Riccardo Muti

     


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