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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert Waldbühne 2006 de l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Neeme Järvi.

Le rite d'été berlinois

Neeme Järvi

Depuis le 30 juin 1984, la Philharmonie de Berlin donne un concert de fin de saison à la Waldbühne, théâtre en plein air pouvant contenir jusqu'à 20 000 spectateurs, situé dans les forêts à l'ouest de Berlin. Pour cette édition 2006, Neeme Järvi était appelé à diriger un programme centré sur les Mille et une nuits.
 

Waldbühne, Berlin
Le 18/06/2006
Hermann GRAMPP
 



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  • À quelques centaines de mètres du stade olympique de Berlin et deux jours avant le match Allemagne-Équateur, l'Orchestre philharmonique de Berlin interrompt la frénésie de la Coupe du monde en présentant une soirée musicale magique.

    Situé au sein du quartier olympique dans Berlin ouest, construit pour les Jeux de 1936, la Waldbühne a toujours servi de lieu théâtral comme de salle de concert. Depuis une vingtaine d'années, l'illustre orchestre berlinois y donne un concert en plein air, événement parmi les plus recherchés de la saison musicale, toujours complet des mois à l'avance. Comme à Vérone, on amène son vin et ses sandwichs, l'ambiance est détendue et pourtant concentrée, et en cette année de Coupe du Monde, le public rend hommage aux coutumes du football et initie la ola dans le grand amphithéâtre, invitant même les musiciens à s'y joindre.

    Sous la douceur de cette soirée de début d'été, Neeme Järvi dirige cette année un programme de musiques aux allusions orientales de Mozart, Nielsen, Rimski-Korsakov, Grieg, Massenet et Saint-Saëns. En smoking blanc, le grand chef estonien entame d'abord l'ouverture de l'Enlèvement au Sérail avec beaucoup d'esprit, de légèreté, de clarté, avec un pupitre de bois magnifiques.

    Puis la Marche orientale d'Aladdin de Carl Nielsen distille beaucoup de puissance et d'éclat, relayés par des sonorités pleines une précision orchestrale époustouflante. Juste avant la pause, les Berliner donnent trois numéros de Peer Gynt qui rajoutent au caractère féerique de cette soirée : la Danse d'Anitra, la Chanson de Solveig et la Danse arabe.

    Après l'entracte, la violoniste Janine Jansen entre en scène et enchante l'amphithéâtre tant par la beauté de son physique que de son jeu. Une Méditation de Thaïs très chaleureuse, humaine, presque hongroise de ton précède la célèbre Introduction et rondo capriccioso de Saint-Saëns où elle montre qu'elle ne maîtrise pas seulement les mélodies un peu sucrées, mais aussi les pièces nettement plus énergiques.

    Des sonorités riches et majestueuses

    Il est dommage que la Schéhérazade de Rimski-Korsakov soit scindée en deux parties : les deux premiers numéros avant la pause – juste avant Peer Gynt –, les deux derniers en fin de concert. Même si cette fantaisie retire de la cohérence au programme, la pièce reste magnifiquement jouée. Järvi sait imprimer de la magie à cette musique richement orchestrée, sa battue est claire, ses gestes déterminés et ronds, et la précision rythmique a de quoi impressionner. Le Philharmonique de Berlin y est aussi pour beaucoup, toujours aussi large et majestueux, et dont le Konzertmeister Daniel Stabrawa joue les soli comme autant de doux chants irréels. Les cuivres sont éclatants, les bois excellent par la plénitude des coloris et d'extraordinaires performances individuelles.

    Malheureusement, l'amplification sonore dans un espace aussi vaste n'est pas parfaite, et laisse souvent l'impression d'un voile dans le rendu sonore. Mais c'est tout de même la magie de l'endroit et de l'été qui l'emporte, car pour finir la soirée, comme de coutume, l'orchestre joue en bis la célèbre chanson Berliner Luft (l'air de Berlin) de Paul Lincke, sur laquelle le public frappe dans les mains. Atmosphère de fête comme aux Proms et typique d'un beau rite d'été berlinois.




    Waldbühne, Berlin
    Le 18/06/2006
    Hermann GRAMPP

    Concert Waldbühne 2006 de l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Neeme Järvi.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    L'Enlèvement au Sérail, ouverture (1782)

    Carl Nielsen (1888-1888)
    Aladdin, ballet op. 34
    n° 1: Marche orientale de fête (1919)

    Nikolaï Rimski-Korsakov (1845-1910)
    Schéhérazade, op. 35 (1888)

    Edvard Grieg (1843-1907)
    Peer Gynt, ballet op. 23
    n° 15 : Danse arabe
    n° 16 : Danse d'Anitra
    n° 19 : Chanson de Solveig (1874/75)
    Ingebjørg Kosmo, mezzo-soprano
    Marita Solberg, soprano

    Jules Massenet
    Méditation de Thaïs (1894)

    Camille Saint-Saëns (1835-1925)
    Introduction et Rondo capriccioso la mineur op. 28 (1863)
    Janine Jansen, violon

    Orchestre philharmonique de Berlin
    direction : Neeme Järvi

     


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