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CRITIQUES DE CONCERTS |
05 octobre 2024 |
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Il faut s'y faire. Avec plus d'une heure et demie de rallonge pour cause de chan-gements de décors, la Traviata marseillaise prend des allures de Walkyrie. Le public impatient n'a qu'à se venger sur les boissons lors des trois entractes aménagés pour installer un environnement sans imagination ni séductions parti-culières. Ce ne sont pas les débauches de velours et de tentures, les avalanches de vaisselle scintillante et les immenses verrières attendues qui vont donner du sens à ce spectacle des plus convenus. D'autant que la direction musicale d'Antonello Allemandi ne donne ni dans la finesse, ni dans la légèreté, et s'embourbe dans un maniérisme insistant que l'orchestre suit dans des décalages fréquents. Cela posé, le spectateur marseillais se délecte de tous les tubes délivrés dans cette ?uvre dont, à l'évidence, il n'attend rien d'autre qu'un déferlement de romantisme. Le voilà donc servi à la louche. Les Vénitiens Flavio Trevisan (décors et mise en scène) et Eugenio Girardi (costumes) se réunissent autour d'un style commun. Tout cela se veut zeffirellien, mais n'en possède nullement le panache. Certes, on croule sous les diamants, le champagne, les dentelles et les anglaises à rubans. Mais on reste désespérément à la porte du frisson tant l'omniprésence de l'imagerie écrase l'expression de sentiments relégués, eux, au grenier. Aussi froide qu'un marbre blanc, la Violetta d'Hasmik Papian à la jouissance bien sage. Sa voix sombre et charpentée n'est pas sans charme, mais elle ne correspond pas au tempérament fébrile et extrême d'une courtisane à l'aigu autrement plus ravageur. Quant aux brûlures de l'engagement physique et à l'effritement vocal progressif requis par ce rôle qui déambule sur le fil du rasoir, la soprano arménienne n'en possède pas les clés. Et ce n'est pas l'Alfredo grimaçant et caricatural d'Octavio Arévalo qui peut l'aider à les retrouver. Avec le Germont au paternalisme raide de Giovanni Meoni, la classe du Baron Douphol de François Castel et le docteur Grenvil aux beaux gra-ves d'Enrico Turco, l'essentiel de la distribution s'avère, au demeurant, plutôt honorable.
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Opéra, Marseille Le 26/04/2000 Sylvie BONIER |
| Nouvelle production de La Traviata à l'Opéra de Marseille. | La Traviata de Giuseppe Verdi
Orchestre et ch?urs de l'Opéra de Marseille.
Direction musicale : Antonello Allemandi.
Mise en scène et décors : Flavio Trevisan.
Avec Violetta : Hasmik Papian, Alfredo : Octavio Arévalo, Giorgio Germont : Giovanni Meoni, Flora Bervoix : Florence Oundjian, Gastone de Letorières : Wilfried Tissot, Baron Douphol : François Castel, Marquis d'Obigny : Jean Vendassi, Annina : Marie-Louise Evora, Docteur Grenvil : Enrico Turco, Giuseppe : Jacques Labauve, Le Commissaire : Frédéric Leroy, Un domestique : Stefan Roemer. | |
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