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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
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En 1997 on reprocha beaucoup à Jérôme Savary de ne s'être livré dans Rigoletto à aucune des facéties qu'il affectionne dans la comédie et l'opérette. On attendait du sensationnel et du provoquant. On eut du raisonnable et du figuratif. Savary met en scène l'opéra dans les plus grands théâtres lyriques du monde et il ne se trompe pas de genre ni de lieu. Il sait où s'arrêtent les frontières du canular et quand il faut garder son sérieux. Un beau décor de ruines pour signifier que le monde -ce drame- est déjà en décomposition, les murs portant les cicatrices des âmes, de beaux costumes historiques et une direction d'acteurs sobre caractérisent cette production presque minimaliste. On pourra probablement la revoir encore dans dix ans sans qu'elle date. Paolo Carignani faisait ses débuts au pupitre de l'orchestre de l'Opéra. S'il connut à divers moments quelques difficultés à maintenir ensemble la fosse et le plateau, il sut trouver de très belles couleurs et un élan qui sont bien ceux de cette partition. Après plus de vingt ans de grande carrière internationale, Juan Pons reste un bouffon de superbe envergure. Il joue peu mais chante bien, la voix se chargeant à elle seule de toute la dimension tragique du personnage. Le jeune ténor mexicain Marcelo Alvarez a un excellent physique de jeune premier et une voix qui est un don des Dieux. Avec le rayonnement naturel des voix hispaniques, un timbre somptueux, un aigu d'une ampleur et d'une facilité déconcertante, un remarquable sens de l'interprétation en tous domaines, il est bien représentatif de cette nouvelle génération qui ne se contente pas de faire du son, mais qui sert vraiment une partition avec mille nuances et mille intentions. On avait déjà entendu Ruth-Ann Swenson en Gilda. La technique et la qualité vocale sont toujours exceptionnelles, la beauté du timbre aussi, et elle " interprète " si bien qu'on lui pardonnera quelques approximations dans la justesse, dues peut-être à l'excessive chaleur de cette soirée de printemps. Tous les autres rôles étaient tenus avec rigueur et efficacité.
Lire aussi le point de vue de Michel Parouty
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Opéra Bastille, Paris Le 15/05/2000 Gérard MANNONI |
| Reprise de Rigoletto à l'Opéra-Bastille, Paris. | Rigoletto, de Verdi
Orchestre et choeur de l'Opéra national de Paris.
Direction musicale : Paolo Carignani
Mise en scène : Jérôme Savary
Avec Marcelo Alvarez (le Duc de Mantoue), Juan Pons (Rigoletto), Ruth-Ann Swenson (Gilda)- Miguel Angel Zapater (Sparafucile), Elena Zaremba (Madeleine), Reda El Wakil (le Comte de Monterone), Marian Pop (Marullo)- Mihajlo Arsenki (Matteo Borsa)- Martine Mahé (Giovanna)- Nicolas Testé (le Comte de Ceprano)- Sinéad Mukhern (La Contesse)- Denis Aubry (un huissier)- Louise Callinan (un page). | |
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