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CRITIQUES DE CONCERTS 23 avril 2024

Nouvelle production de la Belle Hélène d'Offenbach mise en scène par Mariame Clément et sous la direction de Claude Schnitzler à l'Opéra du Rhin.

Les Productions Ménélas présentent

© Alain Kaiser

Après en avoir subi les conséquences à travers l'épopée berliozienne, l'Opéra du Rhin revient, dans une veine plus légère, sur les causes de la guerre de la Troie avec la Belle Hélène d'Offenbach, réorchestrée avec autant de virtuosité que d'élégance par la brillantissime Mariame Clément. Une formidable réussite qui vaut le déplacement.
 

Opéra du Rhin, Strasbourg
Le 23/12/2006
Mehdi MAHDAVI
 



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  • Rien ne va plus Ă  Hollywood ! Calchas n'en peut plus de rĂ©aliser Ă  moindre coĂ»t l'Enlèvement d'HĂ©lène, pas si superproduction des Studios MĂ©nĂ©las. D'autant qu'il lui faut mettre la main sur un acteur capable d'incarner un hĂ©ros d'un genre nouveau, aussi spirituel que sĂ©duisant, pour mettre un frein Ă  l'abrutissement du public. Sans se vanter de la recommandation de la Divine Garbo, Ă  laquelle il vient de remettre, distinction suprĂŞme, la Pomme d'Or au cours de la soirĂ©e la plus sĂ©lect de l'annĂ©e, Pâris remporte haut la main le casting, et dĂ©croche le rĂ´le tant convoitĂ©, Ă  la ville comme Ă  l'Ă©cran, d'amant de la plus belle femme du monde.

    Voilà bien une transposition qui coule de source, tant la familière distance qui nous sépare du cinéma hollywoodien des années 1930 s'apparente à cette Antiquité revue et corrigée par le Second Empire dont Offenbach fit son miel. Mais Mariame Clément, qui signe ici sa cinquième mise en scène, est assurément trop brillante pour se laisser aller à d'évidentes facilités, préférant se glisser là où l'on ne s'y attendait pas pour jouer des clichés avec une fantaisie et une finesse qui font passer le spectacle déjà mythique de Laurent Pelly pour une suite de gags de potache, mais surtout un humour délectable, nourri par un texte suffisamment proche de l'original, où s'est immiscé la griffe d'Hélène Delavault, pour que ses anachronismes irrévérencieux – succulente charade – fassent mouche à chaque réplique.

    Mais nous n'en dĂ©voilerons pas plus, afin que la surprise vous soit aussi rĂ©jouissante qu'elle le fut pour nous, jusqu'Ă  la dernière seconde. Qu'on nous permette toutefois de dire Ă  quel point nous avons adorĂ© les vidĂ©os toujours drolatiques, parfois poĂ©tiques de fettFilm, alias Momme Hinrichs et Torge Møller, et les dĂ©cors et les costumes – l'extravagante garde-robe d'HĂ©lène – au noir et blanc tout en clins d'Âśil de Julia Hansen qui, si Mariame ClĂ©ment revendique un « kitsch Ă©lĂ©gant Â», n'ont – presque – rien de kitsch.

    © Alain Kaiser

    Sous la direction plus preste que scintillante de Claude Schnitzler, la distribution s'en donne à coeur joie avec un plaisir sans mélange. Condamnée à la transparence vocale par la tessiture hybride d'Oreste, Blandine Staskiewicz n'en est pas moins une actrice d'une souplesse canaille. Léœna puis Oreste pour le tandem Minkowski-Pelly, Stéphanie d'Oustrac réussit peut-être avec Hélène sa plus épatante prise de rôle à ce jour grâce à un authentique physique de star – la taille, les hanches, le dos, tout, et dieu sait que les fourreaux de soie et de mousseline soulignent – et un timbre dont le velours s'épanouit en courbe langoureuse.

    Si on lui a connu davantage de facilité au Mont Ida, Yann Beuron, que son faux air de Raymond Rouleau prédestine au noir et blanc, ne tarde pas à reconquérir la fluidité de cet instrument au charme ravageur qui a fait de lui le Pâris de sa génération. Comédien hors pair, Franck Leguérinel est, en artiste frustré comme en tricheur invétéré, un Calchas d'anthologie. René Schirrer, en politicien complaisant et forcément crapuleux, Rodolphe Briand, en producteur pingre et trop crédule, mais aussi l'Achille d'Olivier Dumait, les Ajax de Roger Padullés et Carlo Aguirre complètent avec brio cette galerie de personnages irrésistibles. D'autant que tous, y compris le choeur, maîtrisent cet art de la diction claire comme de l'eau de roche qui n'a heureusement plus rien, chez les jeunes chanteurs français, d'une exception, et sans lequel Offenbach ne peut pas être lui-même.

    Alors n'hésitez pas, allez, partez pour Strasbourg, Colmar ou Mulhouse, rendre grâce à la plus belle des Hellènes !




    Opéra du Rhin, Strasbourg
    Le 23/12/2006
    Mehdi MAHDAVI

    Nouvelle production de la Belle Hélène d'Offenbach mise en scène par Mariame Clément et sous la direction de Claude Schnitzler à l'Opéra du Rhin.
    Jacques Offenbach (1819-1880)
    La Belle Hélène, opéra-bouffe en trois actes (1864)
    Livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy

    Choeurs de l'Opéra national du Rhin
    Orchestre symphonique de Mulhouse
    direction musicale : Claude Schnitzler
    mise en scène : Mariame Clément
    décors et costumes : Julia Hansen
    éclairages : Hervé Audibert
    vidéo : fettFilm (Momme Hinrichs et Torge Møller)

    Avec :
    Stéphanie d'Oustrac (Hélène), Yann Beuron (Pâris), Rodolphe Briand (Ménélas), René Schirrer (Agamemnon), Blandine Staskiewicz (Oreste), Franck Leguérinel (Calchas), Olivier Dumait (Achille), Roger Padullés (Ajax I), Carlos Aguirre (Ajax II), Agnieszka Slawinska (Bacchis), Elena Bakanova (Léœna), Mayuko Yasuda (Parthœnis).

     


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