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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 décembre 2024 |
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Le Voyage à Reims est un opéra des prime donne, des stars rassemblées autour de la Pasta pour le Couronnement de Charles X. L'ouvrage fut volontairement oublié, puisque le compositeur lui-même l'a mutilé pour en utiliser les pages les plus pimpantes dans Le Comte Ory. Il s'agit donc à la fois du dernier ouvrage en italien de Rossini et de son premier ouvrage français !Lorsqu'en 1984, l'opéra fut enfin retrouvé, reconstitué par Janet Johnson et recréé par Claudio Abbado au Festival de Pesaro, la distribution ne comprenait que des têtes d'affiches, au point qu'après Milan et Vienne, l'ouvrage ne put pas être représenté à Paris pour des raisons économiques. La mise en scène de Ronconi était fastueuse. Installé en toile de fond de la scène de la Scala, un écran géant projetait la sortie du roi, non de la cathédrale de Reims, mais d'une des grandes églises de Milan proche de la Scala. Car sur le choeur final, le cortège royal toujours filmé entrait dans la Scala, l'écran s'éteignait et la salle s'allumait pour une apothéose invraisemblable, digne de la partition, avec toute la cour de Charles X qui montait sur scène !
Inutile de préciser que l'Opéra royal de Wallonie n'avait nulle envie d'un tel faste. Il a donc demandé à Antoine Bourseiller de concevoir une mise en espace de cet opéra qui n'en est pas un et ressemble plutôt à une succession de tableaux de revue, à la mode du Casino de Paris. L'action de situe dans une ville d'eau, à Plombières, où se retrouve un bel échantillon de personnalités diverses qui doivent se rendre à Reims pour assister au couronnement de Charles X. Malheureusement, il n'y a plus un seul cheval disponible et nos VIP sont ainsi retenus prisonniers dans Plombières par la fatalité et ils décident de célébrer l'événement à leur façon.
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La jeunesse des interprètes, l'agilita rossinienne du maestro Alberto Zedda, grand spécialiste du genre, confèrent à l'ouvrage une vitalité et une drôlerie qui correspondent tout à fait à l'envolée de la musique. Oh ! si c'est du beau Rossini, ce n'est pas un grand opéra. Ce n'est ni le Barbier, ni l'Italienne, mais c'était une excellente idée de monter l'ouvrage ainsi pour prouver combien Rossini est capable de jouer avec les notes comme avec les mots et permet ainsi de mettre en valeur de jeunes talents. Tous n'étaient pas de la même qualité, mais Nicolas Cavalier (en Lord britannique) prouva qu'il méritait grandement ce Grétry de Cristal que l'Association des Amis de l'Opéra royal de Wallonie décerne chaque année à un artiste particulièrement fidèle et brillant.
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Opéra Royal de Wallonie, Liège Le 17/03/2000 Antoine Livio (1931-2001) |
| Nouvelle production du Voyage à Reims au Théâtre de Wallonie, Liège. | Il Viaggio a Reims o l'Albergo del Giglio d'Oro de Giacchino Rossini
Drama giocoso en un acte, composé pour le couronnement de S.S. Charles X, roi de France
Direction musicale - Alberto Zedda
Mise en scène - Antoine Bourseiller
Décors - Antoine Bourseiller et Alexandre de Dardel
Costumes - Rosalie Varda
Choeurs (chef des choeurs - Edouard Rasquin) et Orchestre de l'Opéra de Wallonie
Avec Anne-Catherine Gillet (Corinna) -notre photo-, Anna Maria Di Micco (Marchesa Melibea), Felicia Filip (Contessa Folleville), Rossella Ragatzu (Madama Cortese), Oana Andra (Maddalena), Inge Dreisig (Delia), Christine Solhosse (Modestina), Jean-Luc Viala (Cavaliere Belfiore), Mario Zeffiri (Conte Libenskof), Nicolas Cavalier (Lord Sidney), Marco di Felice (Don Profondo), Olivier Grand (Barone Trombonok), Marc Barrard (Don Alvarro), Léonard Graus (Don Prudenzio), Franck Cassard (Don Luigino), Patrick Delcour (Antonio). | |
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