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CRITIQUES DE CONCERTS 18 septembre 2024

Concert des Berliner Philharmoniker sous la direction de Sir Simon Rattle Ă  la salle Pleyel, Paris.

La fĂŞte des cordes
© Emi Classics

ExpĂ©rience grisante que ce second concert des Berliner et Rattle Ă  la salle Pleyel oĂą triomphent les cordes prodigieuses de la formation allemande. Entre une 7e symphonie de Dvořák puissamment expressive et une Sinfonietta de Janáček d'un Ă©clat continu, une vĂ©ritable fĂŞte symphonique que vient seulement ternir la crĂ©ation française de TevĂłt de Thomas Adès.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 05/03/2007
Yannick MILLON
 



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  • Après une RĂ©surrection de Mahler Ă  couper le souffle, les Berliner Philharmoniker et Simon Rattle offraient aux Parisiens pour leur grand retour un second concert, au programme nettement moins vendeur mais superbement pensĂ©, pour une nouvelle soirĂ©e symphonique d'exception.

    On en oubliera d'autant plus vite la création de Tevót – pluriel d'un terme hébreu polysémique – de Thomas Adès, exercice faible d'un jeune homme d'ordinaire très doué dans le maniement des timbres mais qui se perd ici dans une écriture constamment chargée, dans une orchestration épaisse et clinquante – les sempiternels claviers, les déferlements prévisibles de suraigus –, et des motifs pseudo polarisés, qui, répétés à l'infini en départs décalés par dessus une mesure à trois temps, ni jamais vraiment identiques ni jamais vraiment différents, passent leur temps à se mordre la queue.

    La Sinfonietta de Janáček qui suit est en revanche un Ă©blouissement permanent. Plus Ă  l'aise que dans toute autre pièce prĂ©sentĂ©e durant les deux soirĂ©es, Sir Simon rĂ©ussit ici la quadrature du cercle : intense vigueur rythmique, swing admirable des mĂ©lodies populaires, contrastes marquĂ©s entre les textures, les nuances et les atmosphères, et surtout ce sentiment de jeunesse, de fougue de l'Ă©nergie crĂ©atrice – si Ă©patante chez un compositeur largement septuagĂ©naire –, cette rage de vivre, cette pugnacitĂ© mĂŞme dans la plus grande mĂ©lancolie qui sont la marque de fabrique de l'auteur de Jenůfa. Et qu'on ne s'y trompe pas, si la fanfare introductive est d'abord teintĂ©e d'une nonchalance assumĂ©e par un geste tout en rondeur, l'Ă©clat des cuivres ne tarde pas.

    En première partie, Rattle conduisait une 7e symphonie de Dvořák au rubato subtil, peu slave – Scherzo –, largement marquĂ©e du sceau brahmsien – l'ampleur de l'Allegro maestoso initial –, puissamment lyrique et d'un souffle quasi Ă©pique – Finale – reposant essentiellement sur les cordes, tantĂ´t immatĂ©rielles et confinĂ©es dans le pianissimo le plus tĂ©nu, tantĂ´t chargĂ©es d'une densitĂ© et d'une vitesse d'archet phĂ©nomĂ©nales.

    Et même si l'on peine en maint endroit de la partition à déceler une raison organique ou structurelle à certaines options interprétatives – une constante avec Rattle –, même si après l'entracte le chef britannique a tendance à user des décibels de manière inconsidérée dans une acoustique qui le supporte mal et que l'écrasante mécanique des Berliner demeure loin de la subtilité colorée des moins infaillibles Wiener, la prestation reste confondante, digne de la légende de cet implacable rouleau compresseur orchestral, dans ce qui restera avant tout une grande fête des cordes. Le geste d'impatience du Konzertmeister Guy Braunstein, pressé de regagner la coulisse au terme de seulement deux rappels, n'en paraît que plus déplacé.

    La saison prochaine, l'orchestre fera une nouvelle apparition à Pleyel pour fêter le centenaire de la naissance de Karajan, avec Seiji Ozawa et Anne-Sophie Mutter. Encore une grande soirée symphonique en perspective !




    Salle Pleyel, Paris
    Le 05/03/2007
    Yannick MILLON

    Concert des Berliner Philharmoniker sous la direction de Sir Simon Rattle Ă  la salle Pleyel, Paris.
    AntonĂ­n Dvořák (1841-1904)
    Symphonie n° 7 en ré mineur, op. 70 (1885)

    Thomas Adès (*1971)
    TevĂłt, pour grand orchestre (2006)
    Création française

    Leoš Janáček (1854-1928)
    Sinfonietta, op. 60 (1926)

    Berliner Philharmoniker
    direction : Sir Simon Rattle

     


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