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CRITIQUES DE CONCERTS 10 décembre 2024

Nouvelle production de la Traviata de Verdi mise en scène par Irina Brook et sous la direction de Jean-Claude Casadesus à l'Opéra de Lille.

Une rave party pour Violetta
© FrĂ©dĂ©ric Iovino

Ermonela Jaho (Violetta) et Norman Reinhardt (Alfredo).

Le dernier soupir de la célèbre dévoyée de la Traviata qui meurt après trente minutes d'agonie provoque toujours un petit pincement au coeur. Tel est encore le cas à l'Opéra de Lille où est affichée une sulfureuse Traviata confiée aux soins d'Irina Brook, et qui malgré son côté tendance, fonctionne plutôt bien.
 

Opéra, Lille
Le 07/03/2007
Nicole DUAULT
 



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  • Cette coproduction de la Traviata entre les opĂ©ras de Bologne et de Lille, mise en scène par Irina Brook, avait suscitĂ© l'Ă©tĂ© dernier en Italie des rĂ©actions tumultueuses. Pour son arrivĂ©e dans le Nord, la fille du cĂ©lèbre Peter a modĂ©rĂ© son propos sous des lumières qui gomment ses provocations. Violetta ValĂ©ry, la Marguerite Gautier de Dumas fils, va, comme on le sait, de rĂ©ceptions en libations. Ce n'est plus dans un de ces fastueux hĂ´tels particuliers parisiens qui, de Balzac Ă  Dumas, ont Ă©tĂ© le cadre magnifique de tant de magnifiques, mais dans une sorte de friche Ă  l'image de celles oĂą se retrouvent pour une fĂŞte tant d'adolescents aujourd'hui : une piscine dĂ©saffectĂ©e.

    On oublie vite la piscine et l'ambiance de rave party, moins rapidement les costumes, fringues déjantées qui ne trouveraient pas preneur aux Puces. Et malgré tout, bien que la campagne prévue par le texte ait été remplacée par une plage, malgré bien d'autres incongruités, la sauce prend. Le chef-d'oeuvre de Verdi résiste décidément à tout.

    Il est vrai qu'à la baguette, Jean-Claude Casadesus, plus fringant que jamais, s'amuse tout en maintenant la juste mesure plus que les envolées vers lesquelles son orchestre s'emporterait volontiers. À l'issue de la représentation, dans le foyer, la plupart des musiciens se félicitaient que dès les premières heures de répétitions, l'unité musicale ait pris aussi vite.

    Révélation texane

    Mais la vraie originalité de cette Traviata lilloise est dans la distribution : une révélation, le baryton texan Scott Hendricks, voix profonde, impressionnante et bien modulée, Germont émouvant et troublant. Pour ses débuts en France, le ténor américain Norman Reinhardt semble ce soir absolument mort de trac. Physique de cow-boy, il n'a certes pas le raffinement qu'on pourrait imaginer chez un lion de la vie parisienne et reste un peu brut de fonderie, à l'image de sa voix, qui laisse pourtant passer quelques beaux moments de lyrisme et une chaleur évidente.

    La soprano albanaise Ermonela Jaho a fait ses classes en Italie, et on a déjà pu l'entendre de Toulon à Nice en passant par Toulouse. De rôle en rôle elle s'affirme. Parfois hésitante – au I notamment – elle possède un vrai charme vocal comme physique, piquante et sachant distiller l'émotion sans en faire trop. Il faudra l'entendre davantage avant porter un jugement plus arrêté, et notamment dans Carmen aux Chorégies d'Orange ; mais ce sera pour 2008.

    Dernière chose, la mode est ces temps-ci aux suppressions des cabalettes : ce fut le cas pour la Juive à la Bastille ; c'est le cas également dans cette Traviata lilloise. Pas plus de cabalette pour Alfredo que pour son père. Selon Jean-Claude Casadesus, elles n'apportent rien à l'action et avaient été réclamées à Verdi par une coterie de snobs de l'époque. Il faut dire que les rave parties ne sont guère le rendez-vous préféré des snobs.




    Opéra, Lille
    Le 07/03/2007
    Nicole DUAULT

    Nouvelle production de la Traviata de Verdi mise en scène par Irina Brook et sous la direction de Jean-Claude Casadesus à l'Opéra de Lille.
    Giuseppe Verdi (1813-1883)
    La Traviata, opéra en trois actes (1853)
    Livret de Francesco Maria Piave d'après la Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils

    Choeur de l'Opéra de Lille
    Orchestre national de Lille
    direction : Jean-Claude Casadesus
    mise en scène : Irina Brook
    décors : Noëlle Ginefri
    costumes : Sylvie Martin-Hyszka
    Ă©clairages : Zerlina Hugues

    Avec :
    Ermonela Jaho (Violetta Valéry), Norman Reinhardt (Alfredo Germont), Scott Hendricks (Giorgio Germont), Allison Cook (Flora Bervoix), Ma Lei (Annina), Xavier Mas (Gastone), Philippe Georges (le Baron Douphol), Jean-Luc Ballestra (le Marquis d'Obigny), Nicolas Courjal (le docteur Grenvil).

     


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