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CRITIQUES DE CONCERTS |
14 octobre 2024 |
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Concert de l'Orchestre Philharmonique de New York sous la direction de Lorin Maazel au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Mars et VĂ©nus
Absent de la scène parisienne depuis sept ans, Lorin Maazel revient au TCE avec le goût du spectacle qu'on lui connaît : cabotin dans une martiale 1re de Brahms ou encore dans une voluptueuse suite de Daphnis et Chloé, mais son orchestre, le New York Philharmonic, dont il est directeur musical depuis 2002, est en tous points époustouflant.
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Une fois n'est pas coutume, commençons par les bis, respectivement les 1re et 5e danse hongroise de Brahms puis la Farandole de l'Arlésienne de Bizet, d'une roublardise et d'un clinquant à vous faire quitter le Théâtre des Champs-Élysées excédé et meurtri. Oublions cet égarement de plus en plus fréquent chez un chef qui se surveille de moins en moins et passons à ce qui constitue le coeur de la tournée européenne de l'un des plus prestigieux orchestres américains.
Car dès les premières mesures de la 1re symphonie de Brahms, on ne peut qu'être saisi par l'ampleur sonore du New York Philharmonic, des cordes notamment qui dans l'introduction s'avèrent d'une impressionnante densité tragique. Peu de place à vrai dire pour le détail dans ce Brahms-là , les cuivres écrasant souvent les bois, mais une volonté constante de sonner groupé, compact, engagé. Le quatrième mouvement sera martelé, voire martial, résumant les effluves beethovéniennes à une houle rythmique, et la tête lourde, on applaudit in fine, davantage que la vision uniforme de Maazel, un orchestre au coffre inouï.
Changement de décor pour un Chant du rossignol de Stravinski analytique : aucun détail de cette foisonnante partition n'échappe cette fois à la baguette de Maazel. Des solistes virtuoses, notamment la trompette et la flûte – on sera moins convaincu par un violon solo au vibrato envahissant – traçant des envolées musicales régulièrement plombées par les coups de fusil des percussions. C'est avec le plus de brillant possible que le chef américain étire une série d'épisodes où l'on admire certes l'éclatante modernité de l'écriture mais où le risque d'asphyxier le souffle organique d'une musique fraîche et colorée est réel.
La 2e suite de Daphnis confirme le virage hédoniste pris par le New York Philharmonic depuis l'arrivée de Maazel en 2002. Après un Lever du jour à l'élan symphonique savamment dosé, une Pantomime d'une invraisemblable volupté, où la flûte de Robert Langevin désarçonne par sa longueur de souffle. En authentique showman, Maazel soigne les dernières mesures d'une Danse générale aux inhabituelles couleurs cuivrées, remariant de la sorte Mars et Vénus, la puissance et la beauté, sans que jamais le New York Philharmonic n'ait cherché en compagnie de son chef l'exploration de contrées plus secrètes et moins spectaculaires.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 16/05/2007 Laurent VILAREM |
| Concert de l'Orchestre Philharmonique de New York sous la direction de Lorin Maazel au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie n° 1 en ut mineur, op. 68
Igor Stravinski (1882-1971)
Le chant du rossignol
Maurice Ravel (1875-1937)
Daphnis et Chloé, suite n°2
New York Philharmonic
direction : Lorin Maazel | |
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