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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Deuxième concert Tchaïkovski de l'Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg sous la direction de Yuri Temirkanov, avec la participation du violoniste Vadim Repin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

La vérité sur Tchaïkovski
© Jaydie Putterman

Avec le violoniste Vadim Repin en soliste, le deuxième concert du cycle Tchaïkovski donné par l'Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg au Théâtre des Champs-Élysées a remis en ce début décembre les pendules à l'heure en ce qui concerne l'approche de la musique du grand compositeur romantique russe. À méditer.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 03/12/2007
Gérard MANNONI
 



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  • Yuri Temirkanov dirige avec une délicatesse et un raffinement qui sont à l'image de son physique, fin et racé. C'est une leçon pour tous ceux qui ne voient et n'entendent que de vastes flonflons dans la musique symphonique de Tchaïkovski. Avec des gestes félins, sans baguette, souvent à peine esquissés voire minimalistes, il éveille exactement ce qu'il veut et ce qu'il faut dans cette exceptionnelle masse sonore qu'est le Philharmonique de Saint-Pétersbourg.

    Quelle somptueuse formation ! On chercherait en vain la faiblesse d'un pupitre. Les cordes bénéficient de la technique de l'école russe. La sonorité est parfaite, différente de celle des orchestres germaniques, mais quasiment aussi sensuelle pour l'oreille. L'harmonie est d'une rigueur à toute épreuve et d'une musicalité exemplaire, comme en témoignent entre autres le magnifique solo de cor de la 5e symphonie ou les différentes interventions des bois et de la flûte. Et tout cela est mis en valeur par la manière dont Temirkanov aborde de telles partitions.

    Avec lui, tout est lumière, clarté, limpidité. Au lieu de jouer l'épanchement excessivement lyrique des sentiments, piège dans lequel on tombe si souvent, il fait totale confiance à l'écriture orchestrale de Tchaïkovski, à ses équilibres de timbre, à la générosité naturelle de son expression. Il sait qu'il n'est pas nécessaire d'en faire trop. Il suffit de laisser parler la qualité naturelle d'un lyrisme qui cache, on le sait bien, un désespoir permanent, un irrémédiable mal de vivre, même quand il part dans les rêves de contes de fée, et qui est aussi marqué par une certaine froideur, celle du climat et des rigueurs de la vie dans la Russie d'alors.

    Plus proche de nous

    Rien de vraiment glacial ni de gelé mais, sous les belles courbes de la phrase musicale, dans les élans des fortissimi, il ne faut pas perdre la tête. L'écriture est très contrôlée, très structurée, les effets naissent d'eux-mêmes, sans être forcés. Ainsi abordée, cette musique acquiert sa vraie grandeur, sa vraie dimension, devient infiniment plus proche de nous. Mais il est vrai qu'on l'entend peu souvent ainsi.

    En première partie, la plupart de ces qualités se retrouvaient déjà dans le Concerto pour violon, joué par Vadim Repin avec une aisance impressionnante. Avec lui aussi, pas question d'épanchement larmoyant ou excessif. C'est du grand violon à la Oïstrakh, fondé sur une tenue d'archet magistrale, des doigts infernaux, et surtout cette conscience que la partition dit tout si on lui est fidèle, avec juste ce qu'il faut, bien sûr, de subjectivité.

    Certains trouvent Repin trop froid. C'est un reproche injustifié. Son évident plaisir à jouer refuse tout simplement les démonstrations gratuites de virtuosité ou de sentimentalité. Son effarante virtuosité, son sens musical inné parlent d'eux-mêmes. De quoi se plaint-on ?

    Après le cycle Sibelius d'Esa-Pekka Salonen, ce cycle Tchaïkovski de Yuri Temirkanov aura été une source de plaisir mais aussi d'enseignements.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 03/12/2007
    Gérard MANNONI

    Deuxième concert Tchaïkovski de l'Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg sous la direction de Yuri Temirkanov, avec la participation du violoniste Vadim Repin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
    Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35
    Vadim Repin, violon

    Symphonie n° 5 en mi mineur op. 64

    Orchestre philharmonique de St-Pétersbourg
    direction : Yuri Temirkanov

     


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