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CRITIQUES DE CONCERTS |
13 octobre 2024 |
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Concert de l'Orchestre de Chambre de Bâle sous la direction de Paul McCreesh, avec la participation de la mezzo-soprano Angelika Kirchschlager au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Quand le romantisme fout le camp
Dans le cadre de la série des Grandes Voix, le Théâtre des Champs-Élysées accueille la mezzo-soprano autrichienne Angelika Kirchschlager, à la belle ligne de chant dans les Nuits d'été de Berlioz. En revanche, l'Orchestre de Chambre de Bâle sous la direction de Paul McCreesh, doux euphémisme, ne convainc guère.
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Le programme de ce concert de caractère romantique paraissait alléchant, agrémenté par la présence d'Angelika Kirchschlager qui a sans conteste attiré un public nombreux. Les Nuits d'été de Berlioz composées entre 1838 et 1841 sur six poèmes de Théophile Gauthier – qui ne sont pas les meilleurs – ont stimulé le compositeur qui en fera en 1856 une version pour voix et orchestre. L'univers de rêve aux limites de l'onirisme dans lequel baignent les mélodies exige de la part des exécutants un sens de l'épure, une beauté vocale où l'inspiration berliozienne, toujours aussi jaillissante, trouve matière à s'exprimer entre sensualité, grâce et noblesse.
Dans ce registre, la mezzo autrichienne est à son affaire et l'accompagnement très nuancé du chef lui évite toute surenchère. Sa voix légère et souple peut, sans encombre, dispenser toute une palette de couleurs avec une diction qui souffre pourtant d'une prononciation approximative. Là où la volupté de Régine Crespin ou le lyrisme de Jessye Norman faisaient des miracles, Angelika Kirchschlager dispense avec charme et sens théâtral une interprétation toujours équilibrée au niveau des nuances mais qui ne donne jamais le frisson. Pourtant sa prestation est d'une belle homogénéité : chaque son semble être passé au crible d'une intelligence toujours en éveil.
L'ouverture d'Obéron de Weber donnée en début de concert comme le Cygne de Tuonela de Sibelius et les pages extraites du Songe d'une nuit d'été de Berlioz déçoivent par le côté raide, droit, peu plaisant de la direction du chef baroque Paul McCreesh, que l'on avait entendu dans le répertoire symphonique plus à son aise. Il est vrai que l'Orchestre de Chambre de Bâle possède des cordes bien pâles et fait regretter que les cors naturels n'aient pas de pistons !
Est-ce un signe, en ces temps d'évaluation et d'obligation de résultats, le Romantisme comme jadis le café de Louis XV semblent foutre le camp !
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 15/01/2008 Michel LE NAOUR |
| Concert de l'Orchestre de Chambre de Bâle sous la direction de Paul McCreesh, avec la participation de la mezzo-soprano Angelika Kirchschlager au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Carl Maria von Weber (1786-1826)
Oberon, ouverture (1826)
Hector Berlioz (1803-1869)
Les Nuits d'été, op. 7 (1856)
Angelika Kirchschlager, mezzo-soprano
Jean Sibelius (1865-1957)
Le Cygne de Tuonela, op. 22 n° 2
Felix Mendelssohn (1809-1847)
Le Songe d'une nuit d'été :
Ouverture
Intermezzo
Nocturne
Scherzo
Marche nuptiale
Orchestre de Chambre de Bâle
direction : Paul McCreesh | |
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