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CRITIQUES DE CONCERTS 23 avril 2024

Nouvelle production de la Dame de pique de Tchaïkovski mise en scène par Peter Stein et sous la direction de Kirill Petrenko à l'Opéra de Lyon.

Une Dame sans apparat
© Bertrand Stofleth

Anna Tarassova (la Comtesse)

Demi-réussite que cette Dame de Pique lyonnaise qui clôt la trilogie Tchaïkovski entamée il y a deux ans par Peter Stein. Si Guryakova et Maximova continuent à dominer le plateau, une distribution masculine seulement moyenne, une partie chorale et orchestrale pas exceptionnelles et une mise en scène habile mais sans apparat peinent à rendre pleinement justice à ce jalon de l'opéra russe.
 

Opéra national, Lyon
Le 03/02/2008
Benjamin GRENARD
 



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  • Avec cette production de la Dame de pique s'achève la trilogie consacrée à Tchaïkovski sous la direction scénique de Peter Stein, commencée il y a deux saisons avec Mazeppa et poursuivie l'année passée par Eugène Onéguine. Le metteur en scène allemand donne ici une lecture sans apparat, à la scénographie peu séduisante mais qui au moins s'accommode parfaitement au livret, et s'avère habile à faire ressortir par des décors en carton-pâte la superficialité et le mauvais goût d'une société qui s'adonne à des fêtes creuses et kitsch, société qui façonne aussi ses enfants dès le plus jeune âge comme le montre habilement le premier tableau.

    D'où le faux et ridicule clinquant de l'entrée de Catherine II, la coupure de l'intermède mozartien, les attitudes niaises et puériles des suivantes de Lisa lorsque Pauline se livre à quelque romance-cliché. Stein prend parfaitement en compte la dimension réaliste de l'ouvrage pour laisser quelque peu de côté l'aspect romantique. Mais celui-ci ressort suffisamment pour mettre en valeur le contraste entre une société pernicieuse et indifférente et un Hermann fragile dont la névrose est de s'aimer soi-même en train d'aimer, femme ou jeu, qui ne peut que conduire au destin fatal des protagonistes.

    La distribution, comme dans les deux productions précédentes, se distingue par sa tenue globale due à la présence de nombreux chanteurs slaves. Kostadin Andreev campe ainsi un Hermann correct, voire d'une tenue technique et musicale honorable compte tenu de la difficulté du rôle. Si Anna Tarassova lui donne une réplique moins enthousiasmante que ce que sa remarquable Lioubov d'il y a deux ans semblait promettre, sa Comtesse n'en demeure pas moins soigneusement brossée psychologiquement.

    De belles voix composent également les rôles secondaires à l'image du Sourine profond et prometteur d'Ante Jerkunica, Nikolai Putilin restant quant à lui un Tomski inégal, au beau matériau mais à la fâcheuse tendance à intoner trop bas dans les sommets de son premier acte.

    Excellentes voix féminines

    Mais ce sont surtout Olga Guryakova en Lisa et Elena Maximova en Pauline, on ne peut plus russes par leur remarquable beauté physique et leur présence que par leur voix dense et chaude dans la lignée de l'école russe¸ qui suscitent un engouement sans réserve. Déjà soeurs remarquables dans Onéguine, elles confirment leur excellence musicale et leur complémentarité exemplaire. Maximova rend toute la saveur d'une voix moirée et proprement charnelle, qui aurait damé le pion à la moindre soprano s'il ne s'était agit de Guryakova, toujours d'une finesse, d'une tendresse et d'un engagement parfaits.

    Le jeune Kirill Petrenko, très remarqué dans les deux productions précédentes, confirme sa proximité avec le répertoire tchaïkovskien, en particulier dans les passages lyriques et dramatiques. Cependant, sa lecture se situe tout de même en deçà des incontestables réussites qu'avaient constituées Mazeppa et Onéguine, tout comme le choeur un léger cran en-dessous de son niveau habituel.

    Cette direction achoppe dans les multiples références néo-classiques de l'opéra, comme la scène du bal, appesantie et manquant souvent d'esprit. L'orchestre lui-même se révèle inégal, du magnifique violoncelle solo à une clarinette proprement désastreuse, gonflant et métallisant systématiquement le son à la manière d'un style yiddish hors de propos dans ce contexte sonore.




    Opéra national, Lyon
    Le 03/02/2008
    Benjamin GRENARD

    Nouvelle production de la Dame de pique de Tchaïkovski mise en scène par Peter Stein et sous la direction de Kirill Petrenko à l'Opéra de Lyon.
    Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893)
    La Dame de pique, opéra en un trois actes et sept tableaux (1890)
    Livret de Modest Tchaïkovski d'après Pouchkine

    Choeurs et Orchestre de l'Opéra national de Lyon
    direction : Kirill Petrenko
    mise en scène : Peter Stein
    décors : Ferdinand Wögerbauer
    costumes : Anna Maria Heinrich
    éclairages : Duane Schuler
    préparation des choeurs : Alan Woodbridge

    Avec :
    Kostadin Andreev (Hermann), Nikolai Putilin (Tomski), Andrei Breus (Eletski), Roman Sadnik (Tchékalinski), Ante Jerkunica (Sourine), Marianna Tarasova (La Comtesse), Olga Guryakova (Lisa), Elena Maximova (Pauline), Nadine Denize (La gouvernante), Didier Roussel (Tchaplitski), Paolo Stupenengo (Naroumov), Brian Bruce (Le maître de cérémonies), Sophie Lou (Macha).

     


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