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CRITIQUES DE CONCERTS 23 avril 2024

Récital du violoniste Corey Cerovsek accompagné par Paavali Jumppanen dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris.

Un grand du violon

Même s'il fait une brillante carrière internationale, on connaît mal le jeune Canadien Corey Cerovsek à Paris. C'est dommage, car voilà bien un violoniste de tout premier ordre, comme il le prouve salle Gaveau dans un programme éclectique et éclatant présenté avec son partenaire Paavali Jumppanen dans le cadre de Piano****.
 

Salle Gaveau, Paris
Le 12/02/2008
Gérard MANNONI
 



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  • Affiché dans la série Piano**** qui continue à révéler ce qu'il y a de mieux dans la jeune génération d'instrumentistes tout en restant fidèle aux maîtres plus éprouvés, le violoniste Corey Cerovsek méritait plus qu'une demi-salle pour ce récital à Gaveau.

    On ne peut que constater et déplorer une fois de plus le manque de curiosité du public parisien qui, s'il n'a pas les oreilles rebattues par quelque campagne promotionnelle générée par une maison de disques, n'a pas la moindre curiosité pour ce qu'on ne lui présente pas sur un plateau. Tant pis pour les absents. Ils ont manqué un grand moment de musique et d'art violonistique.

    Malgré la présence un peu trop bruyante de son accompagnateur, le pianiste Paavali Jumppanen, qui semblait souvent se croire en rivalité avec un orchestre entier et non avec un soliste, Corey Cerovsek donne d'abord une très fine et sensible interprétation de la 1re sonate pour violon et piano en la majeur de Fauré.

    On est d'emblée frappé par la qualité du son, à la fois fruité, subtil et souple. Il est vrai que le violoniste joue, nous dit-on, « le célèbre Milanollo, Stradivarius de 1728 qui fut joué notamment par Paganini, Viotti et Ferras Â». Dans ses mains, l'instrument trouve une fois encore sa vraie vie et Fauré une traduction d'une grande musicalité, très bien analysée et construite.

    La Sonate de concert op. 19 de Florentine Mulsant est une belle pièce qui met en valeur autant les qualités de l'interprète que celles de son instrument. L'écriture est tout à fait typique de cette génération de compositeurs qui, sans renier l'héritage sériel, sont libérés de son terrorisme absolu et savent en exploiter certains apports positifs en gardant leur liberté d'expression.

    En deuxième partie, après une éblouissante 3e sonate d'Ysaÿe, grande pièce très virtuose enlevée de façon magistrale avec une sûreté de doigts et une tenue d'archet exceptionnelles, le concert s'achève par la Sonate à Kreutzer de Beethoven, grand moment de bonheur comme toujours.

    Avec beaucoup de respect pour les données de l'écriture beethovénienne, Corey Cerovsek apporte à ces pages une ardeur, une jeunesse de vision, une profondeur de vue très gratifiantes. Le jeune Canadien est également pianiste, il joue souvent avec sa soeur Katya, pianiste également, mais c'est au violon qu'il a enregistré en 2006 pour Claves, avec Paavali Jumppanen, l'intégrale des sonates de Beethoven. Ceux qui ont longuement acclamé son interprétation en direct pourront donc la réentendre chez eux et découvrir l'ensemble de ces sonates.




    Salle Gaveau, Paris
    Le 12/02/2008
    Gérard MANNONI

    Récital du violoniste Corey Cerovsek accompagné par Paavali Jumppanen dans le cadre de Piano**** à la salle Gaveau, Paris.
    Fauré, Mulsant, Ysaÿe, Beethoven
    Corey Cerovsek, violon
    Paavali Jumppanen, piano

     


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