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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise des Maîtres chanteurs de Wagner mis en scène par Harry Kupfer, sous la direction de Daniel Barenboïm dans le cadre des Festtage 2008 de la Staatsoper de Berlin.

Le Paradis perdu des Meistersinger
© Monika Rittershaus

Burkhard Fritz (Walther von Stolzing)

La dernière soirée des Festtage de la Staatsoper de Berlin est consacrée cette année aux Maîtres chanteurs de Wagner, dont la reprise illustre à quel point la production de 1998 de Harry Kupfer s'est bonifiée non par un travail continu comme dans l'atelier Bayreuth, mais tout simplement en comparaison des mises en scène qui ont vu le jour depuis.
 

Staatsoper unter den Linden, Berlin
Le 24/03/2008
Hermann GRAMPP
 



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  • Homme de marathon, qui se taille la part du lion chaque année dans les Festtage de l'Opéra de Berlin, Daniel Barenboïm est aussi connu pour son amour inconditionnel de l'oeuvre de Richard Wagner que pour son inspiration inégale lorsqu'il le dirige dans une fosse d'orchestre. D'ailleurs, les échos de la première représentation de cette reprise des Maîtres de Harry Kupfer laissait présager une absence de tension, une routine fruit d'une série de soirs sans.

    Or, quelle surprise lors de cette dernière soirée, qui affiche un Barenboïm en pleine forme, plein de feu, de brio et de variété dans la battue, même si son esthétique peut parfois sembler un peu raide, comme dans l'ouverture ou l'entrée des maîtres au III, si éloignés de la souplesse et de l'art du ritardando d'un Christian Thielemann.

    Toutefois, la vision demeure parfaitement cohérente et à la hauteur de cet opéra qui reste le plus long de ceux de Wagner. Barenboïm aime le poids, l'épaisseur dans les grandes éruptions orchestrales, tout en réussissant en permanence à laisser s'épanouir dans le chant le célèbre son allemand de la Staatskapelle, ses cordes chaudes tout en intensité, en privilégiant une pâte sonore majestueuse – monologue final de Sachs – et la tendresse la plus intime mêlant cordes et clarinette dans une finesse de coloration inouïe – Dem Vogel, der heut sang.

    Le chef argentin est secondé par une distribution de premier choix. Le retour du grand Heldenbaryton James Morris dans la capitale allemande après une très longue absence marque la dernière étape de sa formidable carrière – il a eu 61 ans en janvier. Évidemment, la voix n'a plus la solidité de jadis, en particulier les aigus, mais cette incarnation reste majeure, et il devient rare de voir une personnalité capable d'être Hans Sachs jusqu'au bout des ongles par la stature, par le jeu, par l'évidence du texte.

    Roman Trekel (Beckmesser) / © Monika Rittershaus

    Le baryton américain est seulement dépassé vocalement par le Pogner de René Pape, sans doute la meilleure basse wagnérienne du monde à l'heure actuelle, qui a déjà chanté le rôle de l'orfèvre lors de la première de cette production le 5 avril 1998 et triomphe à nouveau par la chaleur de l'émission, la maîtrise absolue du timbre comme de l'expression.

    Le Walther de Burkhard Fritz est un brave au regard simple mais au timbre héroïque. On a déjà connu chevaliers plus littéraires, mais sa musicalité naturelle et son timbre de grand lyrique rendent un Stolzing au-delà de tout reproche, surtout à notre époque. Dorothea Röschmann commence bien la soirée en Eva mais devient peu à peu criarde, gâchant notamment la fin du quintette par un Preis final littéralement hurlé. Katharina Kammerloher est une Magdalene solide, les maîtres sont tous efficaces, et Roman Trekel n'est peut-être pas le Beckmesser le plus truculent, mais s'avère au contraire d'une remarquable intelligence.

    Reste la mise en scène de Harry Kupfer, très professionnellement régie et d'une grande cohésion, qu'on avoue estimer nettement plus aujourd'hui que lors de sa création il y a dix ans. Histoire de rétrospectivité historique en quelque sorte, car depuis, les Meistersinger ont connu au niveau visuel une telle misère, culminant dans la production de Katharina Wagner l'été passé à Bayreuth, que ce travail scénique fait figure aujourd'hui de paradis perdu.




    Staatsoper unter den Linden, Berlin
    Le 24/03/2008
    Hermann GRAMPP

    Reprise des Maîtres chanteurs de Wagner mis en scène par Harry Kupfer, sous la direction de Daniel Barenboïm dans le cadre des Festtage 2008 de la Staatsoper de Berlin.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Die Meistersinger von Nürnberg, comédie en trois actes (1868)
    Livret du compositeur

    Chor der Staatsoper Unter den Linden, Berlin
    Staatskapelle Berlin
    direction : Daniel Barenboïm
    mise en scène : Harry Kupfer
    décors : Hans Schavernoch
    costumes : Buki Shiff
    éclairages : Franz Peter David
    préparation des choeurs : Eberhard Friedrich

    Avec :
    James Morris (Hans Sachs), René Pape (Veit Pogner), Paul O'Neill (Kunz Vogelgesang), Arttu Kataja (Konrad Nachtigall), Roman Trekel (Sixtus Beckmesser), Hanno Müller-Brachmann (Fritz Kothner), Peter-Jürgen Schmidt (Balthasar Zorn), Patrick Vogel (Ulrich Eisslinger), Peter Menzel (Augustin Moser), Yi Yang (Hermann Ortel), Bernd Zettisch (Hans Schwarz), Andreas Bauer (Hans Foltz), Burkhard Fritz (Walther von Stolzing), Florian Hoffmann (David), Dorothea Röschmann (Eva), Katharina Kammerloher (Magdalena), Alexander Vinogradov (Ein Nachtwächter).

     


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