altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert de l’Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de John Nelson au festival de Saint-Denis 2008.

La voix des anges

Dans le vaisseau de la Basilique de Saint-Denis, après l’imposant concert sacré sous la houlette de Riccardo Muti, John Nelson mène avec une aisance naturelle l’Ensemble Orchestral de Paris, les voix solistes et le Chœurs de chambre Les Eléments préparé par Joël Suhubiette dans des pages essentielles de la musique religieuse de Mozart.
 

Basilique, Saint-Denis
Le 17/06/2008
Michel LE NAOUR
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Messiaen en antichambre

  • MĂ©dĂ©e au music-hall

  • Vies de hĂ©ros

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Depuis son arrivĂ©e Ă  la tĂŞte de l’Ensemble orchestral de Paris, John Nelson a accompli un travail en profondeur qui trouve sa meilleure rĂ©alisation lorsqu’il aborde le rĂ©pertoire de la musique sacrĂ©e. Sensible aux lieux de mĂ©moire – on sait combien ses interprĂ©tations des Passions et Messes de Bach Ă  Notre-Dame de Paris s’imprègnent de religiositĂ© –, dans la Basilique de Saint-Denis, il prend en compte non seulement l’esprit de la musique de Mozart mais aussi sa dimension cĂ©leste.

    Dès l’Ave Verum Corpus, Ĺ“uvre Ă©crite durant la dernière annĂ©e de la vie de Mozart oĂą, selon Alfred Einstein « la beautĂ© sĂ©raphique finit par nous rendre aveugle Ă  la maĂ®trise dont il tĂ©moigne Â», le ChĹ“ur de chambre Les ElĂ©ments de JoĂ«l Suhubiette et les cordes de l’Ensemble orchestral atteignent un recueillement qui laisse sans voix.

    Plus théâtrales, les Vêpres solennelles d’un confesseur composées à Salzbourg par un musicien contraint et forcé de se plier pour peu de temps encore aux ordres du Prince-archevêque Colloredo, entretiennent l’équilibre entre le plateau et l’orchestre. Concerné par l’architecture globale, le chef n’en laisse pas moins s’exprimer toute l’aisance naturelle des voix, la jeune soprano américaine Twyla Robinson se dégageant d’un plateau de solistes très équilibré dans le Laudate Dominum.

    Moment de pur bonheur également avec le motet virtuose Exsultate, Jubilate pour soprano solo et orchestre, page divine d’un adolescent de 16 ans. Malgré la qualité de l’engagement et la beauté du timbre de Robinson – une Pamina dont on reparlera sans doute –, quelques réserves s’imposent toutefois : la tendance à gommer les vocalises au profit du trait et de la ligne – superbe soutien du hautbois de l’orchestre – ne peut faire oublier dans l’Alleluia les insurpassables Kiri Te Kanawa, Margaret Marshall, voire Yvonne Kenny.

    Pour conclure, la Messe du couronnement, commande de 1779 qui, par la grâce ailée du prodige se Salzbourg, dépasse la pure obligation qui lui est assignée, donne une impression d’accomplissement entre prière et exaltation de Dieu, fermeté de ton et souplesse mélodique. Plus encore que la belle couleur du Chœur Les Eléments, le soin de l’accompagnement – le violon de Deborah Nemtanu – ou l’homogénéité du plateau, on retiendra les brèves mais éloquentes interventions d’un chanteur mozartien né, le jeune ténor américain Shawn Mathey, qui rappelle parfois l’aisance d’un Anton Dermota et que l’on pourra écouter la saison prochaine à l’Opéra de Paris dans le rôle de Tamino.

    Ă€ l’issue de ce concert, on ne peut qu’acquiescer aux propos jadis si admiratifs de François Mauriac Ă  l’égard de son autre Dieu, Mozart : « Tant qu’il existera des hommes sur terre, quelques mesures de Mozart tĂ©moigneront de leur puretĂ© perdue dès l’origine et qui pourtant existe quelque part, puisque nous l’entendons pleurer et rire dans un chant cĂ©leste Â».




    Basilique, Saint-Denis
    Le 17/06/2008
    Michel LE NAOUR

    Concert de l’Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de John Nelson au festival de Saint-Denis 2008.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Ave Verum Corpus KV 618 (1791)
    Vêpres solennelles d’un confesseur KV 339 (1780)
    Exsultate, Jubilate KV 165 (1773)
    Messe du Couronnement KV 317 (1779)

    Twyla Robinson, soprano
    Sylvia Tro Santafè, mezzo-soprano
    Shawn Mathey, ténor
    Nicolas Cavallier, basse

    Chœur de chambre Les Eléments
    direction : Joël Suhubiette
    Ensemble orchestral de Paris
    direction : John Nelson

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com