|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
04 octobre 2024 |
|
Concert de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de Riccardo Chailly à la Philharmonie de Luxembourg.
Poésie et volupté
Dans l’écrin de l’Auditorium de la Philharmonie de Luxembourg conçu par Christian de Portzamparc, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de son chef Riccardo Chailly distille des sonorités de rêve aussi bien dans le Songe d’une nuit d’été Mendelssohn que dans dans le ballet complet Daphnis et Chloé de Ravel.
|
|
Lutte des classes
Petits bonheurs au purgatoire
Folle Ă©quipe
[ Tous les concerts ]
|
La construction en 2005 d’un bâtiment polyvalent sur les plans de l’architecte français Christian de Portzamparc et sur le modèle des grandes salles de concert internationales permet au Grand-Duché du Luxembourg de proposer une politique culturelle où la musique occupe une place de premier plan tant en direction des abonnés qu’auprès des jeunes.
L’auditorium Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, d’une jauge de 1500 places, ouvre ainsi des horizons nouveaux à l’Orchestre philharmonique du Luxembourg dirigé par Emmanuel Krivine mais accueille aussi d’autres formations – en particulier Les Solistes européens – ainsi que de prestigieuses phalanges internationales. La venue du Gewandhaus de Leipzig aura constitué un moment fort de la saison sous la conduite enthousiasmante de Riccardo Chailly.
Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn interprété dans sa version scénique – mais sans les voix – appartient à la tradition du Gewandhaus dont le compositeur fut le chef permanent de 1835 à 1847. Dès l’Ouverture, d’un raffinement d’exécution et d’une lisibilité remarquables, le ton est donné. Adoptant des tempos plutôt prestes, Chailly dynamise littéralement son orchestre dans les différentes pages de cette musique onirique, féerique et colorée, inspirée de Shakespeare. Du coup, la Marche nuptiale, souvent démonstrative et clinquante, s’allège de ses oripeaux fanfarons.
Les musiciens, dans leurs interventions solistes, rivalisent de beauté sonore et les cordes forment un tapis de rêve. En seconde partie, dans un répertoire où on l’attend moins – l’intégrale du ballet Daphnis et Chloé de Ravel –, le Gewandhaus, renforcé par les Chœurs de l’Opéra de Leipzig, éblouit par les qualités de pulsation, de légèreté, de précision, de clarté, de poésie.
Sans concession, mais d’une sensualité qui n’empêche ni rigueur rythmique ni pouvoir dramatique, la fluidité de cette lecture fascinante conduit avec naturel jusqu’au panthéisme du Lever du jour. La progression de l’action totalement maîtrisée, où les différentes parties semblent liées par un fil d’Ariane, atteint l’inouï dans l’embrasement final.
Riccardo Chailly se taille un succès à la hauteur de cette interprétation si musicale où le souvenir des grands chefs du passé (Munch, Monteux, Toscanini) ressurgit l’espace d’un instant dans l’acoustique idéale de la Philharmonie.
| | |
|
Philharmonie, Luxembourg Le 15/09/2008 Michel LE NAOUR |
| Concert de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de Riccardo Chailly à la Philharmonie de Luxembourg. | Felix Mendelssohn (1809-1847)
Le Songe d’un nuit d’été, ouverture et musique de scène (1843)
Maurice Ravel (1875-1937)
Daphnis et Chloé, ballet intégral (1912)
Chœurs de l’Opéra de Leipzig
Gewandhausorchester Leipzig
direction : Riccardo Chailly | |
| |
| | |
|