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CRITIQUES DE CONCERTS 23 avril 2024

Spectacle Ravel de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille.

Joies mitigées
© Cosimo Mirco Magliocca

On aurait voulu n’avoir aucune réserve à émettre sur ce spectacle très réussi à bien des égards, consacré aux Histoires naturelles puis à l’Enfant et les sortilèges de Ravel, mais où la qualité médiocre de la prononciation du français par quasiment tous ces jeunes, symptôme de plus en plus répandu à notre époque, est venue troubler la fête.
 

Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris
Le 24/06/2009
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Un gros travail a sans aucun doute Ă©tĂ© fourni pour mettre au point ce très agrĂ©able spectacle dont le but pĂ©dagogique Ă©tait Ă©vident. Mais encore plus que des airs d’opĂ©ra, les poèmes des Histoires naturelles et le texte de Colette de l’Enfant et les sortilèges exigent d’être totalement comprĂ©hensibles. C’est un travail de dentellière car la phrase littĂ©raire et musicale ne se dĂ©veloppe quasiment jamais avec l’ampleur d’une aria.

    Il faut être spirituel, ironique, poétique, parodique, musical, généralement en de brèves minutes. Et, toujours contrairement à la plupart des grands airs d’opéra, chaque mot a ici son importance et sa compréhension ne saurait manquer à l’appel. Ces jeunes voix qui sont toutes déjà d’un vrai niveau professionnel et dont on a une fois encore apprécié les mille qualités de timbre, de placement, d’intelligence musicale, fruit d’une magnifique travail de base, sont hélas allées droit dans le mur pour ce qui de l’élocution.

    Interprète des Histoires naturelles, le baryton Aimery Lefèvre est celui qui s’en est le mieux sorti, avec Elisa Cenni, interprète de l’Enfant. Pour l’un comme pour l’autre, malgré quelques passages un peu confus, il est possible de comprendre ce qu’ils chantent, même si la projection des mots reste un peu trop timide. Bonnes voix l’un comme l’autre, bon acteurs aussi, bons physiques et tenue irréprochable de professionnalisme en scène, ils sont quasiment les seuls à rendre une claire justice aux mots.

    Et pourtant, la charmante et astucieuse mise en scène de Jean Liermier, les amusants dĂ©cors et costumes de Philippe Miesch, l’excellent accompagnement musical des deux pianistes, Rūta Lenčiauskaite et Ugo Mahieux, de la flĂ»tiste Julie Gacser et du violoncelliste SĂ©bastien Renaud en charge de la rĂ©duction de la partition originale, constituaient un encadrement idĂ©al.

    La plupart de ces chanteurs ne sont pas français, l’acoustique de l’Amphithéâtre Bastille est mauvaise, tout cela a valeur d’excuses et nul doute que les efforts fournis porteront un jour leurs fruits, même si ce n’est guère le cas ce soir. Le français est aujourd’hui très rarement bien chanté. Et pas seulement par nos compatriotes qui y sont très souvent à la peine. Il y a d’heureuses exceptions qui prouvent que la nationalité ne fait rien à l’affaire et chanter le français de manière compréhensible est possible.

    Face à la prononciation parfaite d’un Roberto Alagna, un Jonas Kaufmann par exemple ne rend guère de points dans le même répertoire. Ils sont l’un comme l’autre totalement intelligibles. On pourrait aussi citer chez les barytons Ludovic Tézier et Thomas Hampson, tout aussi excellents l’un que l’autre dans notre langue. D’ailleurs, la décadence généralisée de la prononciation du français à l’opéra est clairement avouée par la présence de surtitres devenus incontournables pour notre répertoire.

    Le travail fait par l’Atelier lyrique pour ce programme était donc nécessaire, indispensable même. Peut-être s’est-il simplement trouvé un peu au-delà des possibilités de ces jeunes artistes au stade où ils en sont de leurs carrières avec des œuvres extrêmement épineuses, parmi les plus difficiles à cet égard dans notre répertoire ?




    Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris
    Le 24/06/2009
    GĂ©rard MANNONI

    Spectacle Ravel de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille.
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Histoires naturelles, pour chant et piano
    Paroles de Jules Renard
    Aimery Lefèvre, baryton
    Arnaud Arbet, piano

    L’Enfant et les sortilèges, fantaisie lyrique en deux parties
    Livret de Colette
    Adaptation de Didier Puntos
    Rūta Lenčiauskaite, Ugo Mahieux, piano Ă  quatre mains
    Julie Gacser, flûte
    SĂ©bastien Renaud, violoncelle
    direction : Didier Puntos
    mise en scène : Jean Liermier
    scénographie et costumes : Philippe Miesch
    éclairages : Pascal Noël

    Avec :
    Elisa Cenni (l’enfant), Aude Extrémo (Maman / la tasse chinoise/ la libellule), Andrea Hill (la bergère / la chatte/ l’écureuil / un pâtre), Julie Mathevet (le feu / le rossignol), Claudia Galli (la princesse), Maria Virginia Savastano (la chauve-souris / la pastourelle), Aimery Lefèvre (le fauteuil), Nahuel Di Pierro (l’arbre), Vladimir Kapshuk (l’horloge comtoise / le chat), Manuel Nuñez Camelino (la théière / le petit vieillard), Vincent Delhoume (la rainette / le pastoureau).

     


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