altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 21 janvier 2025

Romeo et Juliette de Gounod à l'Opéra du Rhin, Strasbourg.

Juliette s'en balance

Héros shakespearien dans le milieu de la finance contemporaine : on ne peut rêver approche plus à la mode pour l'opéra de Gounod. Avec tous les poncifs du jour, le spectacle, en grande partie ridicule, est sauvé par sa réalisation musicale.
 

Opéra du Rhin, Strasbourg
Le 21/06/2000
GĂ©rard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Une merveille de poĂ©sie

  • Les trois B

  • Classe de maĂ®tre

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Transposer dans le temps, pourquoi pas, mais Ă  condition que cela ait un sens. MalgrĂ© un Enlèvement au sĂ©rail rĂ©alisĂ© Ă  Salzbourg en 1997, François Abou Salem paraĂ®t trop peu Ă  l'aise dans le monde de l'opĂ©ra pour rĂ©ussir un tel pari. Dans un très vilain dĂ©cor en forme de piste de cirque cernĂ©e de barreaux et des costumes pour la plupart d'un goĂ»t exĂ©crable, voire parodiques, il tente de raconter l'histoire la plus mythique de toute la littĂ©rature scĂ©nique dans les termes contemporains les plus branchĂ©s et les plus galvaudĂ©s. On s'en doutait dĂ©jĂ  un peu, RomĂ©o et Juliette sont dans une prison, d'oĂą les barreaux. On peut certes imaginer aussi la rivalitĂ© des deux familles n'importe oĂą et n'importe quand. Cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fait, et fort bien, au cinĂ©ma notamment. Mais ici, on frise constamment le ridicule. Cette accumulation de poncifs, Ă©crans de tĂ©lĂ©vision, projections, gorilles Ă  lunettes noires, arrivĂ©e de Juliette en balançoire du haut des cintres, Tybalt en loubard cuir, acrobates, danseurs, Capulet dĂ©guisĂ© en NapolĂ©on pour le bal, tout cela ne sert Ă  rien d'autre que dĂ©tourner l'attention, alors que l'essentiel n'est pas traitĂ© par une direction d'acteurs totalement indigente, les chanteurs venant tout chanter face Ă  la rampe quand l'agitation inutile qui les entoure se calme. C'est d'autant plus regrettable que lorsqu'au dernier tableau, il ne reste quasiment rien du dĂ©cor et plus aucun accessoire, l'image dĂ©pouillĂ©e prend soudain une vraie force dramatique. Heureusement qu'Ă  l'exception du très mauvais comte Capulet de George Fortune dont la voix part dans tous les sens sauf le bon, le niveau musical et vocal est Ă©levĂ©. Emmanuel JoĂ«l mène fosse et plateau avec prĂ©cision et sait alterner grands Ă©lans lyriques et sentiment plus retenu dans une belle couleur d'ensemble. La Danoise Henriette Bonde-Hansen a bien le physique et la voix de Juliette, avec un timbre agrĂ©able et une grande aisance technique. Son RomĂ©o est le tĂ©nor cubain Reinaldo Macias, voix puissante, sonore, timbre riche, très Ă  l'aise scĂ©niquement, mais manquant de subtilitĂ©. Son interprĂ©tation caractĂ©rise mal le personnage. Les autres rĂ´les sont tenus de façon très adĂ©quate, ce qui fait regretter encore plus la laideur et la sotte prĂ©tention des images qui nous agressent pendant les trois quarts du spectacle.




    Opéra du Rhin, Strasbourg
    Le 21/06/2000
    GĂ©rard MANNONI

    Romeo et Juliette de Gounod à l'Opéra du Rhin, Strasbourg.
    Romeo et Juliette de Charles Gounod
    Orchestre Symphonique de Mulhouse, Choeurs de l'Opéra National du Rhin, enfants de la Manécanterie de Schiltigheim.
    Emmanuel Joël (direction musicale),
    François Abou Salem (mise en scène),
    Noëlle Ginefri (décors et costumes)
    Avec Henriette Bonde-Hansen (Juliette), Caroline Fèvre (Stephano), Marie-Thérèse Keller (Gertrude), Reinaldo Macias (Romeo), Mark Duffin (Tybalt), Ludovic Tezier (Mercutio), José de Lima (Benvolio), Ivan Ludlow (comte Pâris), Jean-Philippe Emptaz (Grégorio), George Fortune (comte Capulet), René Schirrer (Frère Laurent), Mario Brazitzov (le Duc).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com