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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Version de concert de Don Pasquale de Donizetti sous la direction de Riccardo Muti au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Une soirée de rêve

Que l’opéra italien est donc séduisant quand il est dirigé avec pareille vérité, chanté par des voix jeunes, adaptées à leurs rôles, des interprètes aux physiques adéquats, à l’aisance scénique parfaite, dans une mise en espace sans prétention mais totalement efficace ! Une soirée de rêve que ce Don Pasquale de Donzietti au TCE.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 09/11/2009
GĂ©rard MANNONI
 



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    La réussite de ce Don Pasquale n’est d’ailleurs pas un cas d’espèce, et la multiplication de cette manière de servir l’opéra est évidente, justifiée tant par des raisons économiques – plus on pense plus on est cher – que par la nécessité ressentie par le public de retrouver un contact direct avec les œuvres et non avec les problèmes du subconscient de créateurs en mal de psychanalyse. Ce n’est certes qu’une issue de secours pour ceux qui ont si souvent envie de prendre la fuite en cours de spectacle et cela ne peut définitivement remplacer une bonne production, mais c’est bien reposant, gratifiant et riche d’enseignements.

    Accueilli triomphalement lundi soir au Théâtre des Champs-Élysées, ce Don Pasquale doit d’abord son succès à Riccardo Muti, tant pour sa présence au pupitre que pour la qualité de l’équipe de musiciens et de chanteurs qu’il a réunie et avec laquelle il effectue une tournée européenne. On ne va pas découvrir Muti comme chef de théâtre. C’est là et dans ce répertoire qu’il peut toucher au génie.

    Dans une partition aussi pétillante que celle-ci, il faut savoir non seulement donner à l’orchestre le sens de ce scintillement virtuose bien particulier mais ne pas s’en tenir là, en mettant en valeur toutes les trouvailles d’une orchestration absolument merveilleuse d’imagination, où le rire est toujours ponctué de si beaux moments d’un romantisme juvénile et touchant sans la moindre niaiserie.

    Une occasion d’apprécier dans le détail de certains passages de quasi musique de chambre la qualité des pupitres et des solistes, comme Leonardo Sessenna au violoncelle ou encore les cuivres et les bois. Créé en 2004 par Riccardo Muti pour apprendre leur métier à de jeunes musiciens italiens qui assureront une indispensable relève, l’Orchestra Giovanile Luigi Cherubini s’est vite révélé une formation de haut niveau, avec de nombreux chefs et dans un répertoire très varié.

    Outre ces musiciens et l’excellent chœur du Théâtre Municipal de Piacenza, même s’il ce dernier n’intervient qu’à l’acte III, Riccardo Muti a réuni une distribution idéale pour cet ouvrage : cinq jeunes chanteurs dont le plus âgé n’a guère que 31 ans et le plus jeune 28, voix saines, franches, sans défauts, bons musiciens, bons comédiens puisque capables de transformer tout seuls en mise en espace des plus vivantes, la mise en scène qu’ils ont jouée dans d’autres lieux.

    Dans le rôle-titre, le baryton Nicola Alaimo, sorte de Falstaff en herbe, serait trop jeune pour le rôle s’il n’en tirait un aussi épatant personnage dramatique. Une caractérisation parfaite, sans vulgarité, dans un parfait esprit buffa, et avec quelle voix, timbrée, facile, égale, de belle couleur !

    Belle couleur aussi et facilité doublée d’une très subtile truculence pour le benjamin du groupe, le baryton-basse Mario Cassi, Docteur Malatesta dans la tradition des meilleurs Figaro. Aucun défaut vocal et une verve hénaurme ! Ravissante, fluette, gracieuse et élégante, Laura Giordano (Norina) a une voix certes légère mais très fruitée, avec de beaux aigus qui ne demandent qu’à se déployer, un bas de registre il est vrai timide, mais qu’elle a raison de ne surtout pas forcer à ce stade de la carrière. Elle vocalise bien, est excellente comédienne, pleine de charme et de musique. Un régal !

    Le ténor argentin Juan Francisco Gatell n’est certes pas un colosse, mais ses allures d’adolescent aux cheveux longs conviennent tout aussi bien que sa jolie voix d’ampleur modeste mais très bien menée au rôle d’Ernesto, l’un de ces anti-héros chers à Donizetti, mais bien sympathiques. Même les brèves interventions du Notaire sont défendue par une voix qui a de l’impact et un timbre séduisant, le baryton Luca Dall’Amico.

    Et tout ce beau monde bouge, s’amuse d’une permanente complicité avec le chef pris parfois comme interlocuteur, avec un naturel, un humour, une générosité irrésistibles. La soirée paraît trop courte, et l’on en sort en ayant repris espoir sur l’avenir de l’opéra… italien au moins.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 09/11/2009
    GĂ©rard MANNONI

    Version de concert de Don Pasquale de Donizetti sous la direction de Riccardo Muti au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Gaetano Donizetti (1797-1848)
    Don Pasquale, opera buffa en trois actes (1843)
    Livret de Giovanni Ruffini et du compositeur

    Version de concert

    Nicola Alaimo (Don Pasquale)
    Laura Giordano (Norina)
    Maria Cassi (Docteur Malatesta)
    Juan Francisco Gatell (Ernesto)
    Luca Dall’Amico (le Notaire)

    Coro del Teatro Municipale de Piacenza
    Orchestra Giovanile Luigi Cherubini
    direction : Riccardo Muti

     


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