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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

RĂ©cital de Murray Perahia dans le cadre de Piano***** Ă  la salle Pleyel, Paris.

Le toucher du Bon Dieu
© DR

Soirée miraculeuse salle Pleyel avec Murray Perahia, dans un programme Piano**** éclectique commençant par Bach et finissant par Chopin. L’occasion de se rendre définitivement compte qu’entendre ce grand pianiste reste un moment d’exception dans la vie de tout amateur de piano et plus généralement de musique.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 07/04/2010
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Les annĂ©es passent et rien ne semble altĂ©rer cet immense talent. Murray Perahia reste Ă  nul autre pareil pour aller Ă  sa manière Ă  l’essentiel de tout ce qu’il joue, avec une Ă©conomie de gestes mĂŞme dans les folies digitales du Troisième Scherzo de Chopin. Un toucher moelleux, soyeux, juste assez ferme, capable de toutes les couleurs, est Ă  la clĂ© de ces interprĂ©tations dĂ»ment pensĂ©es mais qui paraissent imaginĂ©es dans l’instant. Le piano peut chanter ou gronder, rire ou pleurer, c’est toujours un message humain que nous recevons, comme si l’instrument parlait de lui-mĂŞme.

    La Partita n° 6 en mi mineur de Bach est typique à cet égard. Dans une infinité de nuances qui ne s’orientent jamais vers les extrêmes, chaque mouvement raconte son histoire propre, plus ou moins rythmique, plus ou moins mélodique, jamais indifférente, pour parvenir à former un tout absolument cohérent. C’est en arrivant au bout que l’on se rend compte de cette cohérence alors que chaque instant a d’abord semblé nous concerner séparément.

    L’univers de la Sonate op. 109 de Beethoven qui suit est naturellement tout autre. Plus de couleur, plus de contrastes, mais ici encore, portés par la magie du son, par sa lumière intérieure, par l’imagination présidant au choix des accents, par tout ce que soudain main droite ou main gauche met en valeur et que l’on n’avait jamais spécialement remarqué, on arrive au bout du voyage persuadé d’avoir vécu un moment absolu de vérité beethovénienne.

    En deuxième partie, ce sont des Scènes d’enfants de Schumann elles aussi abordées avec une lucidité fascinante qui nous confrontent à l’expression la plus pudique du romantisme. Aussi proches du rêve intégral que de petits tableaux figuratifs, cette saga musicale miniature trouve des élans et des accents aussi variés et bouleversants que ceux exprimés par la voix dans l’Amour et la vie d’une femme.

    Et puis, il fallait bien finir avec Chopin. Le chant irréel sur fond de harpe éolienne de la Première Étude op. 25, trois Mazurkas et un Troisième Scherzo dont la virtuosité étourdit tout en restant dans une lumière poudreuse et dorée étrangère à tout éclat artificiel, c’est vraiment Chopin comme on l’entend trop peu déferler en ce moment sur les estrades des théâtres et dans les myriades d’enregistrements publiés… sauf bien sûr dans la compilation Perahia en 5 CD que publie Sony !




    Salle Pleyel, Paris
    Le 07/04/2010
    GĂ©rard MANNONI

    RĂ©cital de Murray Perahia dans le cadre de Piano***** Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Johann Sebastian Bach (1685-1750)
    Partita pour clavier n° 6 en mi mineur BWV 830
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Sonate pour piano n° 30 en mi majeur op. 109
    Robert Schumann (1810-1856)
    Kinderszenen, op. 15
    Frédéric Chopin (1810-1849)
    Étude en lab majeur op. 25 n° 1
    Mazurka en la bémol majeur op. 59 n° 2
    Mazurkas op. 50 n° 3 et KK II b/5
    Mazurka en fa dièse mineur op. 59 n° 3
    Scherzo n° 3 en ut# mineur op. 39
    Murray Perahia, piano

     


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