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CRITIQUES DE CONCERTS |
07 octobre 2024 |
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Dernière soirée de la Carte Blanche à Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Philippe et ses copains
Réussir à ce point une soirée qui tienne à la fois d’une joyeuse réunion de potaches et d’un concert de très haut niveau est assez miraculeux. C’est pourtant le pari réussi par Philippe Jaroussky et ses amis pour cette ultime partie de sa Carte blanche au Théâtre des Champs-Élysées. Avec bien des surprises en perspective.
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Quand en toute fin de programme Natalie Dessay, invitée surprise, surgit des coulisses pour chanter avec Jaroussky et le remarquable Quatuor Ebène la Barcarolle des Contes d’Hoffmann, on pensait avoir tout vu et tout entendu. D’autant qu’on avait déjà eu droit à une étonnante Romance pour piano de Rachmaninov à six mains, celles de Jérôme Ducros, Gautier Capuçon et Philippe Jaroussky, lequel devait d’ailleurs, un peu plus tard, se produire aussi au violon avec Renaud Capuçon comme partenaire.
Mais un peu plus tard, il devait en effet se produire encore bien des Surprises, comme le laissait prévoir le titre de la soirée : une bouleversante Natalie Dessay, micro en main, en crooner à l’américaine, une désopilante parodie de Je m’voyais déjà d’Aznavour par Jaroussky, Dessay, Deshayes accompagnés par le Quatuor Ebène et les frères Capuçon, suivie d’un irrésistible Viens Poupoule viens ! par les mêmes, scandé par les battements de mains du digne public des Champs-Élysées hilare, un sublime Lascia ch’io piango de Haendel par Jaroussky, et conclu pour finir un incroyable Le Lion est mort ce soir chanté par le contre-ténor et… les quatre membres du quatuor, ces derniers ayant aussi fait une démonstration « contemporaine » assez stupéfiante.
Voilà pour la partie potache, sans l’once d’une vulgarité, exécutée dans une extrême bonne humeur que Jaroussky a su faire partager à tous avec une totale gentillesse et une grande spontanéité, sans jamais que la musique cesse de rester à un très haut niveau.
Mais avant, que de grands moments ! D’abord les mélodies italiennes de Bellini par Jaroussky, tout en finesse et en sensibilité, belle ligne de chant et sens de l’inflexion, l’air final de la Cendrillon de Rossini par la ravissante Karine Deshayes, aussi musicienne que virtuose, le duo de la Donna del Lago, Vivere io non posso par Deshayes et Jaroussky idéalement accordés, et tant d’autres instants magiques.
Citons en particulier les démoniaques Variations sur un thème du Mose de Rossini de Paganini jouées de manière ébouriffante par Gautier Capuçon, une Diva de l’Empire de Satie pleine d’abattage par le contre-ténor, des pages de Chausson et de Ravel traduites magistralement par les frères Capuçon… et il faudrait citer chaque numéro de ce programme aussi léger que complet, varié qu’intelligemment imaginé, défendu par cette équipe de jeunes artistes français complices à l’immense talent et presque tous issus de l’écurie Virgin.
Un vrai feu d’artifice dans la joie en conclusion de ces soirées où le contre-ténor vedette se sera une fois encore révélé non seulement comme grand musicien mais comme un type bien sympa.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 17/12/2010 Gérard MANNONI |
| Dernière soirée de la Carte Blanche à Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Bellini, Rossini, Saint-Saëns, Paganini, Massenet, Rachmaninov, Chausson, Ferré, Satie, Ravel, Offenbach…
Philippe Jaroussky, contre-ténor
Karine Deshayes, mezzo soprano
JĂ©rome Ducros, piano
Renaud Capuçon, violon
Gautier Capuçon, violoncelle
Quatuor Ebène | |
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