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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

RĂ©cital du pianiste Murray Perahia dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.

Le miracle Perahia
© DR

Rendez-vous incontournable avec l’un des très grands pianistes de notre temps dans la programmation toujours aussi captivante de Piano****. Murray Perahia est venu une fois encore donner l’un de ces récitals miraculeux dont il a le secret. Programme idéal et génie de l’interprétation sans faille, qui ne facilitent pas le retour à la réalité à l’issue du concert.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 14/03/2011
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Il devient difficile de parler d’un rĂ©cital Perahia en Ă©vitant les lieux communs et les idĂ©es reçues tant on a puisĂ© dans les superlatifs en pareille occasion. D’abord, il y a ce programme en forme de citations subjectives du grand rĂ©pertoire. Pas de recherche systĂ©matique d’originalitĂ©, mais des Ĺ“uvres pas toujours les plus connues non plus et pas forcĂ©ment rĂ©unies souvent sur une mĂŞme affiche.

    La Suite française n° 5 de Bach est une entrée en matière qui ne nous bouscule pas mais aiguise notre appétit vers l’expression romantique ouvertement affirmée de la suite du programme. On s’en approche comme à pas feutrés, avec en point final cette brillante Gigue menée avec une vigueur aussi déterminée qu’élégante, pleine de couleurs et de sève vitale.

    Lui succède la Sonate n° 27 en mi mineur de Beethoven, originale par sa forme en deux mouvements, mais surtout d’un climat presque schubertien par le lyrisme attachant et sans fards des sentiments à la fois réfléchis et passionnés qu’elle exprime. Perahia se situe très exactement sur cette ligne ténue, toucher de rêve, dosage incroyable des dynamiques, liberté comme naturelle du phrasé.

    Et puis, pour terminer l’enchantement de cette première partie, quatre Klavierstücke op. 119 de Brahms, comme pour montrer le chemin parcouru par l’extériorisation des ardeurs romantiques en quelques quatre-vingts ans et combien Beethoven est proche de la fin du XVIIIe siècle et Brahms du début du XXe. Le son n’est plus le même, plus ample, plus charnu, les attaques un rien plus agressives pour donner tout leur relief à des rythmes qui alternent avec de bien lyriques confidences sur la pointe de la sensibilité.

    Après l’entracte, c’est une sorte de cadeau que nous fait Perahia avec ces Scènes d’enfants de Schumann dont il reste l’un des interprètes majeurs aujourd’hui. Difficile en effet de rendre de manière à la fois plus exacte et plus personnelle le contenu presque insondable de ces pages à l’apparence pourtant si simple. Tout se joue sur la subtilité des demi-teintes, de ces éclairages comme à contre-jour qui créent une intimité familiale et ne dissimulent que de façon furtive un monde poétique évocateur de toute une culture picturale et littéraire.

    C’est l’infinité des nuances dans des dynamiques finement dosées, la science de minuscules variations de tempo et toujours ce toucher aussi ferme que caressant qui nous ouvrent les portes de cet univers magique.

    Enfin, Chopin, on serait tenté de dire naturellement, tant l’approche de l’œuvre du compositeur par Perahia aura marqué notre temps. Un prélude, le n° 8, une mazurka, mais surtout le Troisième Scherzo emporté dans un tourbillon de sensations fortes et contradictoires, comme une synthèse extrême de tout ce que nous venions de vivre émotionnellement. Difficile ensuite de reprendre contact avec la rue parisienne !




    Salle Pleyel, Paris
    Le 14/03/2011
    GĂ©rard MANNONI

    RĂ©cital du pianiste Murray Perahia dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Johann Sebastian Bach (1685-1750)
    Suite française n° 5 BWV 816
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Sonate n° 27 en mi mineur op. 90
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Quatre KlavierstĂĽcke op. 119
    Robert Schumann (1810-1856)
    Kinderszenen op. 15
    Frédéric Chopin (1810-1849)
    Prélude en fa# mineur op. 28 n° 8
    Mazurka en ut# mineur op. 30 n° 4
    Scherzo n° 3 en ut# mineur op. 39
    Murray Perahia, piano

     


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