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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Ouverture du nouveau festival berlinois Klavierfieber avec la pianiste Elisabeth Leonskaja.

La fièvre selon Leonskaja

Berlin s’offre un nouveau festival, Klavierfieber (la fièvre du piano), dans l’espace du Kulturforum, un concept original qui mêle étroitement piano, composition et arts plastiques profitant de la proximité des différents lieux de musique et des musées de la capitale allemande. Qui de mieux pouvait ouvrir cette nouvelle manifestation qu’Elisabeth Leonskaja ?
 

Philharmonie, Berlin
Le 20/06/2011
Olivier BRUNEL
 



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  • En coopĂ©ration avec Young Euro Classic et la Stiftung Preussicher Kulturbesitz, Klavierfieber, dont la première Ă©dition se tient Ă  Berlin, affiche pas moins de treize concerts, certains donnĂ©s par des maĂ®tres confirmĂ©s, d’autres par de jeunes talents internationaux. Les lieux, tous situĂ©s dans le vaste forum culturel qui s’étend près de la Potsdamer Platz autour de la Philharmonie et de la Neue Nationalgalerie et de tous les musĂ©es et bibliothèques qui les ont rejoint dans ce qui Ă©tait un vaste champ longĂ© par le Mur jusqu’en 1989.

    Le public du premier soir affiche une insolente jeunesse, comparé au public des concerts de la grande salle. Le prix attractif des places (6 et 15 euros) n’y est certainement pas étranger. Certains concerts comportent une création musicale, commandée à de jeunes compositeurs sur le thème d’une œuvre plastique desdits musées.

    Cette édition confie ce soin à Birke Bertlsmeier, Seren Niels Eichenberg, Ying Wang, Bernhard Weidner, Violota Dinescu. Les œuvres sont aussi diverses que l’emblématique buste de Néfertiti, des tableaux de Caspar David Friedrich, un collage Dada de Hannah Höch et autres chefs-d’œuvre. Parmi les pianistes invités : Andrew Brownell, Denis Kozhukhin, le Français Romain Descharmes, Mizuka Kano et la grande Elisabeth Leonskaja pour ouvrir les festivités.

    Elisabeth Leonskaja, pianiste russe installée à Vienne, se fait heureusement moins rare depuis quelques saisons. On a pu l’entendre à Verbier et récemment à l’Auditorium de l’Opéra Bastille jouer Schubert, compositeur pour lequel elle est peut-être aujourd’hui, avec András Schiff, la plus grande interprète vivante.

    Pour ce récital berlinois, elle avait choisi un programme plus varié et magnifiquement construit. Autour du thème de la musique parisienne d’abord, avec des Valses nobles et sentimentales de Ravel d’un chic absolu et d’une profonde nostalgie.

    Trois préludes de Debussy donnent l’occasion d’apprécier une palette de couleurs éblouissante et surtout cette sonorité pleine et cette projection unique qui lui sont caractéristiques, d’autant que la salle de musique de chambre de la Philharmonie de Berlin, un bâtiment qui réplique en miniature celui de la grande salle de Scharoun, en a miraculeusement les mêmes qualités acoustiques, ce qui n’était pas évident pour une construction réalisée trente ans plus tard.

    Le morceau de résistance de cette première partie est la Première Sonate de George Enesco, composée à Paris en 1924 au milieu de la longue élaboration de son opéra Œdipe. Elle ne renie pas son influence française tout en conservant un langage tout à fait original au compositeur roumain, riche de pensée folklorique, d’harmonies subtiles et de rythmes dansants. Leonskaja, qui joue avec la partition sous les yeux, donne l’impression d’en effacer la grande difficulté : du grand art !

    Plus chez ses compositeurs de prédilection, la seconde partie offre deux Sonnets de Pétrarque de Liszt joués avec une sonorité et une profondeur de pensée superlatives ainsi qu’une belle démonstration de virtuosité, là encore sans le moindre clinquant, plus dans la poésie et l’énergie contenue que dans l’exploit avec les Études symphoniques de Schumann.

    Après un tel panache, elle ramène un peu la paix dans les esprits en offrant un Adagio de Mozart laissant les spectateurs partir sur un petit nuage.




    Philharmonie, Berlin
    Le 20/06/2011
    Olivier BRUNEL

    Ouverture du nouveau festival berlinois Klavierfieber avec la pianiste Elisabeth Leonskaja.
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Valses nobles et sentimentales
    George Enesco (1862-1955)
    Sonate n° 1 en fa# mineur op. 24
    Claude Debussy (1862-1918)
    Le Vent dans la plaine
    La Fille aux cheveux de lin
    Feux d’artifice
    Franz Liszt (1811-1886)
    Sonnet de PĂ©trarque II (Pace non trovo)
    Sonnet de PĂ©trarque III (Vidi in terra ingelici costumi)
    Robert Schumann : (1810-1856)
    Études symphoniques op. 13
    Elisabeth Leonskaja, piano

     


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