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CRITIQUES DE CONCERTS 11 octobre 2024

Nouvelle production de Macbeth de Verdi dans une mise en scène de Peter Stein et sous la direction de Riccardo Muti au Festival de Salzbourg 2011.

Salzbourg 2011 (4) :
Flamboyant Macbeth

© Silvia Lelli

Le trio Verdi-Muti-Stein est, du moins au box office, le triomphe absolu de l’édition 2011 du festival de Salzbourg : Macbeth affiche complet pour les huit représentations. Comme à l’époque mythique de Karajan, impossible de trouver le moindre billet revendu au dernier moment, et même foire d’empoigne pour des places de presse en nombre extrêmement limité.
 

Felsenreitschule, Salzburg
Le 16/08/2011
Monique BARICHELLA
 



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  • Alors que Salzbourg fait la part belle au Regietheater, ce n’est sans doute pas un hasard si l’unique production classique du cru 2011 est justement celle qui fait courir les foules : bien avant l’ouverture de la manifestation, toutes les places pour les huit reprĂ©sentations du Macbeth de Verdi Ă©taient dĂ©jĂ  vendues, et avant chaque spectacle, des dizaines de personnes recherchaient en vain un prĂ©cieux billet totalement introuvable.

    La popularité de Verdi et même celle de Riccardo Muti, célébrant le quarantième anniversaire de ses débuts in loco (Don Pasquale qui avait révélé, en 1971, un irrésistible tout jeune chef d’à peine trente ans), n’expliquant pas entièrement un tel engouement. Il est vrai cependant que le maestro a surpris ses fidèles en annonçant qu’il dirigeait pour la dernière fois un opéra à Salzbourg, rendant ses Macbeth encore plus incontournables.

    Ses affinités avec la Philharmonie de Vienne – comme avec Verdi – permettent d’obtenir des sonorités et une richesse de couleurs incomparables : souple, nerveux et fougueux comme un pur sang, aérien comme un papillon, l’orchestre est flamboyant : quel été pour les Wiener après la Femme sans ombre de Thielemann ! On est à la fête, d’autant que les chœurs sont, eux aussi superlatifs.

    Muti nous gratifie même de la musique du ballet donnée en intermède avant le III. En revanche, il nous prive du réjouissant final de la version révisée, préférant l’arioso de Macbeth mourant pour l’original de 1847 à l’hymne de Victoire dans la mouture parisienne de 1865.

    © Silvia Lelli

    Sans ĂŞtre vraiment exceptionnel, le plateau rend justice Ă  la partition, mĂŞme si le Macbeth certes musical et raffinĂ© de Ĺ˝eljko Lučić manque d’impact, de relief et de prĂ©sence. Dmitry Belosselskiy est un Banquo impeccable et Giuseppe Filianoti ne déçoit pas dans le cĂ©lèbre air de Macduff. La trop courte intervention du Malcolm d’Antonio Poli ne passe pas inaperçue : pour lui, on regrette de ne pas entendre le final parisien.

    Sans se hisser au niveau vocal et dramatique des grandes Lady de l’après-Callas (Rysanek, Verrett, Bumbry), la belle soprano russe Tatiana Serjan possède la vraie pointure vocale du rôle, un aigu incisif et une technique qui lui permet de respecter toutes les nuances de la partition. On est impressionné par sa scène de somnambulisme achevée par un contre-réb pianissimo dont peu de cantatrices sont capables.

    Quant à la production de Peter Stein, qui utilise admirablement le décor naturel du Manège des rochers, elle tranche avec les relectures de tous les autres opéras programmés cet été par son classicisme respectueux de l’œuvre sans pour autant tomber dans la banalité ou l’anecdotique.

    Les apparitions des sorcières, la scène du banquet avec le fantôme de Banquo, le traitement des foules, des batailles, les relations du couple maudit portent la signature d’un homme de théâtre véritable et d’un esthète allergique à la laideur et à la vulgarité.

    Curieusement, Stein est toujours plus novateur, plus surprenant, dans ses mises en scène théâtrales que dans l’opéra où sa direction d’acteurs reste relativement superficielle, comme s’il n’osait bousculer ou déranger les chanteurs. Néanmoins, en osmose avec Muti, le spectacle enchante un public qui ne ménage pas son enthousiasme.




    Felsenreitschule, Salzburg
    Le 16/08/2011
    Monique BARICHELLA

    Nouvelle production de Macbeth de Verdi dans une mise en scène de Peter Stein et sous la direction de Riccardo Muti au Festival de Salzbourg 2011.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Macbeth, melodramma en quatre actes (1847)
    Version parisienne de 1865, sans le chœur final
    Livret de Francesco Maria Piave d’après la pièce de Shakespeare

    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Mitglieder der Angelika Prokopp Sommerakademie
    Wiener Philharmoniker
    direction : Riccardo Muti
    mise en scène : Peter Stein
    décors : Ferdinand Wögerbauer
    costumes : Annamaria Heinreich
    Ă©clairages : Joachim Barth
    préparation des chœurs : Thomas Lang

    Avec :
    Ĺ˝eljko Lučić (Macbeth), Tatiana Serjan (Lady Macbeth), Dmitry Belosselskiy (Banquo), Giuseppe Filianoti (Macduff), Antonio Poli (Malcolm), Anna Malavasi (Dama di Lady Macbeth), Gianluca Buratto (Medico).

     


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