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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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Concert du Chicago Symphony Orchestra sous la direction de Riccardo Muti Ă la salle Pleyel, Paris.
Elégance et beauté sonore
Perfection du chef, perfection de l’orchestre : Riccardo Muti à la tête du Chicago Symphony Orchestra aura marqué de son élégance et magnifié la beauté sonore des œuvres au programme du concert d’ouverture de la saison salle Pleyel, Mort et Transfiguration de Strauss et la Cinquième Symphonie de Chostakovitch, après la création de Danza Petrificada de Bernard Rands.
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Bonheur de notre admiration : Riccardo Muti contrôle si bellement la qualité de son orchestre et l’intensité des œuvres à son programme. Dès le thème délicatement introduit de Mort et Transfiguration, le chef marque de son élégance le poème symphonique composé par Richard Strauss à vingt-quatre ans. La plénitude calme et puissante de sa direction déroulera le mouvement de ce drame musical sans texte dans un crescendo magistral.
Les épisodes de l’agonie d’un homme qui a lutté toute sa vie pour atteindre les idéaux les plus nobles puis de la mort qui libère l’esprit, alors délivré du désir, héros glorifié au terme de douloureux combats, garderont cette perfection d’interprétation, souveraine et digne, qui porte sa vérité en soi, le Chicago Symphony Orchestra adhérant de toute son homogénéité, remarquable, aux transformations de la partition.
Strauss, mourant, confiait à son fils : « C’était bien cela ». Mais il n’est pas sûr qu’une telle émotion, au-delà de la fascination, ait étreint le public. Autre drame, la Symphonie n° 5 de Chostakovitch, présentée par son auteur comme « la réponse créative d’un artiste soviétique à une critique justifiée » pour son retour sur scène après avoir été déclaré ennemi du peuple suite à son opéra Lady Macbeth de Mzensk.
Paradoxe de l’intention officielle et des confidences d’une partition déchirante qui dévoile ses souffrances derrière « la joie forcée, créée sous la menace », reconnaîtra plus tard Chostakovitch. Là aussi l’élégance, tant physique qu’émotionnelle de Riccardo Muti, magnifiant la limpidité de la polyphonie et des mélodies, en contrôle superbement la tension, le pathétisme, les suspensions, la combattivité revendiquée, la violence ou la désolation, et conduit l’orchestre à des sonorités fascinantes.
Précision, netteté, fusion exemplaire des pupitres, subtilité de leurs dialogues – celui du premier violon et de la flûte après le murmure pianissimo des bois tient de la magie dans le deuxième mouvement –, encore et toujours la perfection exalte les couleurs des sentiments. On peut regretter que ce soit parfois au détriment de leurs ombres et des grincements tragiques qui s’y cachent.
Avant ces deux œuvres, la création de Danza Petrificada, commandée à Bernard Rands par Riccardo Muti pour l’ouverture de sa saison à la tête du Chicago Symphony Orchestra, nous avait offert un sas agréable et d’une sympathique vitalité.
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Salle Pleyel, Paris Le 02/09/2011 Claude HELLEU |
| Concert du Chicago Symphony Orchestra sous la direction de Riccardo Muti Ă la salle Pleyel, Paris. | Bernard Rands (*1934)
Danza Petrificada
Richard Strauss (1864-1949)
Tod und Verklärung, op. 24 (1890)
Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 5 en ré mineur op. 47 (1937)
Chicago Symphony Orchestra
direction : Riccardo Muti | |
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