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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
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Concert de l’Orchestre du festival de Lucerne sous la direction de Claudio Abbado, dans le cadre de Piano**** à la salle Pleyel, Paris.
Abbado fĂŞte Vienne
Programme très viennois pour la venue très attendue, très fréquentée et très fêtée de Claudio Abbado à la tête de l’Orchestre du Festival de Lucerne à la salle Pleyel. Deux œuvres autrichiennes que séparent un siècle étaient confrontées : la courte Symphonie Haffner de Mozart et un fleuve brucknérien, sa Cinquième Symphonie.
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L’Orchestre du festival de Lucerne est une formation composite qui réunit chaque été une bonne partie du Mahler Chamber Orchestra et des musiciens exceptionnels venus des principales phalanges européennes. Fondé en 1938 par Toscanini, il a été repris en 2003 par Claudio Abbado et Michael Haefliger. Le Konzertmeister en est Kolja Blacher, soliste et professeur à la Hochschule für Musik de Berlin.
D’autres membres viennent du Gewandhaus de Leipzig, du NDR de Hamburg, de l’Orchestre de La Scala de Milan, de la Staatskapelle Dresden, du Concertgebouw Orchestra, de la Staatsoper Berlin... C’est dire son niveau potentiel, et ce concert parisien étape d’une tournée passant par Baden-Baden et Londres en a été une démonstration irréfutable, montrant un orchestre pouvant soutenir la comparaison avec ceux du Top 5 européen avec des pupitres superlatifs et une unité d’ensemble exemplaire.
La Symphonie Haffner, deuxième mouture d’une sérénade composée six ans plus tôt et contemporaine de l’Enlèvement au sérail avec lequel il présente certaines parentés, est une œuvre courte mais dense et rythmiquement très riche. Abbado en traduit l’apparente simplicité avec des tempi modérés et une cohésion et une précision rythmique qui sont sa griffe. Elle passe, légère comme un songe presque trop rapide mais commence idéalement un concert dont la seconde partie promettait d’être plus dense.
Plus abstraite que les grandes Septième et Huitième Symphonies plus riches mélodiquement, la Cinquième d’Anton Bruckner en impose par sa construction complexe et son riche contrepoint. Abbado a su en doser les progressions dramatiques particulièrement dans le second mouvement Adagio Sehr langsam, sans jamais alanguir la battue, et avec des changements de climats aux transitions très habilement menées.
Du Scherzo, il traite avec une précision d’horloger les rythmes de Ländler. Le Final est le mouvement le plus riche mélodiquement, particulièrement dans sa partie doublement fuguée. Le volume extraordinaire de la conclusion aura permis d’étouffer, après les toux qui sont désormais de toutes saisons et la chute des programmes des spectateurs qui s’endorment, ce qui semble à Pleyel la dernière calamité : les fauteuils d’orchestre qui grincent, phénomène incompréhensible dans une salle dont la réfection remonte à si peu de temps.
Un concert passionnant autant par la démonstration d’excellence de l’orchestre que du charisme et de la suprématie de Claudio Abbado dans ce répertoire.
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Salle Pleyel, Paris Le 08/10/2011 Olivier BRUNEL |
| Concert de l’Orchestre du festival de Lucerne sous la direction de Claudio Abbado, dans le cadre de Piano**** à la salle Pleyel, Paris. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791)
Symphonie n° 35 en ré majeur KV 385 Haffner
Anton Bruckner (1824 – 1896)
Symphonie n° 5 en sib majeur
Lucerne Festival Orchestra
direction : Claudio Abbado | |
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