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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

RĂ©cital du pianiste Stephen Kovacevich dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.

Le piano à l’état pur
© David Thompson

Magnifique leçon de piano absolu par Stephen Kovacevich. Dans un programme Bach, Beethoven et Schubert, avec notamment la dernière sonate du maître viennois, ce grand musicien remet les pendules à l’heure, en des temps où les démonstrations d’esbroufe prennent trop souvent le pas sur la sincérité artistique. Chez lui, tout n’est que musique.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 17/01/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Finalement, il n’y aurait pas grand chose Ă  dire d’un tel concert, si ce n’est que l’on y a vĂ©cu deux heures de plaisir musical total. Depuis longtemps, Stephen Kovacevich est un interprète parmi les plus grands, de tout un rĂ©pertoire oĂą Beethoven et Schubert ont toujours tenu une place prĂ©pondĂ©rante.

    Cette fois, avant de jouer cette année encore l’ultime sonate de Schubert en seconde partie, la sonate à la demande de nombreux auditeurs comme le précise le programme, il avait choisi de débuter son programme avec des pages de Bach et de Beethoven.

    Le Prélude et fugue n° 4 du Premier livre du Clavier bien tempéré nous installe d’emblée dans un climat de raffinement musical extrême, ne serait-ce que par le choix de tempi modérés là où tant d’autres jouent la précipitation, et par une palette de sonorités pondérées donnant à l’œuvre une dimension sensible exceptionnelle.

    La Partita n° 4 BWV 828 bénéfice d’une approche différente, voulue par la nature même de son écriture, mais tout aussi frappante par la manière dont est mise en valeur le cœur essentiel du propos musical. Cette façon incomparable d’éliminer tout ce qui pourrait être superflu ou inutile dans l’analyse et l’interprétation, se retrouve à son plus haut degré aussi avec deux Bagatelles et la Cinquième Sonate de Beethoven.

    Pas facile d’évoquer par des mots la nature de ce toucher juste assez onctueux, juste assez ferme, de cette sonorité juste assez présente quand il le faut, juste assez estompée quand nécessaire, de cet art de trouver le détail à faire ressortir pour qu’il prenne sa place exacte dans la structure générale du morceau. Une impression de retour aux sources les plus enrichissantes, d’un Beethoven vrai, sans concessions, mais vécu avec beaucoup de science et d’amour.

    Quant à l’interprétation de la Sonate en sib majeur D960 de Schubert qui constitue la seconde partie du concert, elle remplit aussi toutes nos attentes. C’est un Schubert en pleine liberté, en plein rêve, lancé dans un imaginaire aux ramifications multiples, profondes, passionnantes, dans un élan émotionnel loin de toute exhibition, très proche de notre sensibilité.

    Stephen Kovacevich amène jusqu’à nous un Schubert intact, non pollué par les modes où les excès qui accompagnent le déroulement du temps. Comment, par quels chemins parvient-il à rester si près de cette vérité, de cette pureté ? Lui seul doit le savoir.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 17/01/2012
    GĂ©rard MANNONI

    RĂ©cital du pianiste Stephen Kovacevich dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Johann-Sebastian Bach (1685-1750)
    Prélude et fugue n° 4 en ut# mineur BWV 849
    Partita n° 4 en ré majeur BWV 828
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Bagatelle n° 11 op. 119 en sib majeur
    Bagatelle n° 8 op. 119 en ut majeur
    Sonate pour piano n° 5 en ut mineur op. 10 n° 1
    Franz Schubert (1797-1828)
    Sonate pour piano n° 21 en sib majeur D960
    Stephen Kovacevich, piano

     


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