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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

CrĂ©ation Ă  l’OpĂ©ra de Paris de la Cerisaie de Philippe FĂ©nelon, dans une mise en scĂšne de Georges Lavaudant et sous la direction de Tito Ceccherini.

Mélancolie tchékhovienne
© Andrea Messana

CrĂ©Ă©e au BolchoĂŻ de Moscou en 2010, la Cerisaie, opĂ©ra que Philippe FĂ©nelon (60 ans) a tirĂ© de la piĂšce de Tchekhov, s’installe au Palais Garnier et propulse la petite musique tchĂ©khovienne dans un maelström musical. Une rĂ©ussite, relativement plombĂ©e par la mise en scĂšne en forme de clownerie de Georges Lavaudant.
 

Palais Garnier, Paris
Le 30/01/2012
Nicole DUAULT
 



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  • Quelle mine d’or que Tchekhov pour les compositeurs de notre Ă©poque ! Dans la nostalgie venue du XIXe siĂšcle finissant (La Cerisaie a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1903), ils retrouvent un Ă©cho Ă  la mĂ©lancolie grinçante qui assaille et trouble nos sensibilitĂ©s.

    AprĂšs Trois SƓurs inspiratrices d’un formidable succĂšs du compositeur Peter Eötvös, la Cerisaie allait-elle provoquer un miracle identique dans l’Ɠuvre foisonnante de Philippe FĂ©nelon ? La mise en scĂšne de Georges Lavaudant multiplie les effets comiques et plombe le charme de la partition.

    Ce n’est pas dans l’enchevĂȘtrement de troncs d’arbres occupant en frondaison une partie de la scĂšne que l’on comprend mieux l’enjeu de cette Cerisaie perdue. Ce n’est pas dans l’évolution d‘une ballerine en tutu que l’on sent le poids des conventions sur cette famille. Ce n’est pas dans les clowneries de figurants dĂ©guisĂ©s que l’on sent s’effilocher le destin d’une Russie « qui toute entiĂšre est une cerisaie Â» comme l’affirme l’un des personnages.

    La mise en scĂšne grossit le propos d’une partition qui dit tout de cette fin d’un monde avec une lĂ©gĂšretĂ© ironique et annonce l’avenir d’une maniĂšre grinçante, parfois persifleuse. En musicien cultivĂ©, FĂ©nelon cite ses grands anciens, de Berg Ă  Messiaen en passant pas Stravinski.

    Fatras stylistique ? Il frĂŽle ce travers mais n’y tombe jamais, mĂȘme en se rĂ©fĂ©rant Ă  la tradition russe et en multipliant les clins d’Ɠil aux compositeurs comme aux chants populaires. Le chef d’orchestre Tito Ceccherini articule cette partition qui, entre l’orchestre Ă  petit effectif, les musiciens de scĂšne et la musique enregistrĂ©e, crĂ©e un charme obsĂ©dant.

    Le vrai plaisir tient Ă  l’écriture vocale. FĂ©nelon aime les voix et nous fait savourer chaque timbre dans les sonoritĂ©s les plus raffinĂ©es. Il dispose d’une distribution de jeunes chanteurs russes exemplaires, comme la mezzo Ksenia Vyaznikova en vieux, ou, autre rĂŽle travesti, la gouvernante allemande de la basse Mischa Schelomianski. Plus intense encore est la chanteuse Elena Kelessidi qui, en Liouba, est tchĂ©khovienne jusqu’au bout des ongles. Elle est en permanence au bord de l’émotion.

    La crĂ©ation d’un opĂ©ra demande aux spectateurs une pĂ©riode de maturation. Un jugement dĂ©finitif serait d’emblĂ©e inconsĂ©quent. Il faut l’écouter et le revoir. Une mise en scĂšne diffĂ©rente devrait rĂ©vĂ©ler d’autres aspects de la partition de Philippe FĂ©nelon qui, Ă  notre humble avis, est par son intensitĂ©, supĂ©rieure Ă  ses autres opĂ©ras. Sans doute est-ce la magie Tchekhov !




    Palais Garnier, Paris
    Le 30/01/2012
    Nicole DUAULT

    CrĂ©ation Ă  l’OpĂ©ra de Paris de la Cerisaie de Philippe FĂ©nelon, dans une mise en scĂšne de Georges Lavaudant et sous la direction de Tito Ceccherini.
    Philippe FĂ©nelon (*1952)
    La Cerisaie, opéra en douze scÚnes, un prologue et un épilogue
    Livret d’Alexeï Parine d’aprùs Tchekhov

    ChƓur et Orchestre de l’OpĂ©ra national de Paris
    direction : Tito Ceccherini
    mise en scĂšne & Ă©clairages : Georges Lavaudant
    décors et costumes : Jean-Pierre Vergier
    prĂ©paration des chƓurs : Patrick Marie Aubert

    Avec :
    Elena Kelessidi (Liouba), Marat Gali (Lionia), Alexandra Kadurina (Gricha), Ulyana Aleksuk (Ania), Anna Krainikova (Varia), Igor Golovatenko (Lopakhine), Misca Schelomianski (Charlotta), Svetlana Lifar (Douniacha), Alexei Tatarintsev (Iacha), Ksenia Vyaznikova (Firs).

     


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