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| CRITIQUES DE CONCERTS |
27 avril 2024 |
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Lohengrin au Festival de Bayreuth
Lohengrin sur une mauvaise pente
Un terrain de guerre est toujours périlleux. Pour le souligner, ce Lohengrin présente la plaine d'Anvers comme une colline à forte déclivité, avec une mare dans laquelle plonge le cygne une fois l'air de Lohengrin terminé. Il n'est pas le seul à plonger, la scène escarpée pose plus d'un problème aux chanteurs, qui y perdent leur équilibre.
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Festival de Bayreuth,
Le 02/08/2000
Antoine Livio (1931-2001)
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Le plus souvent l'opéra " Lohengrin " ne présente qu'un seul problème : l'apparition du fameux cygne qui accompagne celui qu'on nomme le Chevalier au Cygne ! Pour le metteur en scène Keith Warner, " Lohengrin " présente d'abord un fait de guerre, puisque le roi Henri vient lever des troupes en Flandres pour se défendre contre les Hongrois. Aussi dès l'ouverture descend des cintres un pont sur lequel sont massés le roi et son armée. Idée ingénieuse, mais qui relègue au second plan le thème de l'opéra, la succession au trône des Flandres : Elsa est régente durant la minorité de son frère, mais ce dernier a disparu et Ortrud – autre prétendante - et son homme de main Telramund accusent Elsa de l'avoir tué. Une fois ce litige réglé, le roi pourra lever des troupes en Flandres. Or, pour défendre Elsa, survient ce Chevalier au Cygne, qu'Elsa a vu en rêve et qui se révèle donc bien réel, Lohengrin.
Bien que la scène constitue un tourment permanent pour les chanteurs, la distribution comporte chacune des voix du répertoire : une basse profonde pour le roi, qu'Eric Halfvarson campe en vieillard impotent, alors que sa voix est d'une vaillance rare, et un ténor léger pour Lohengrin. L'an dernier, le jeune Roland Wagenführer fut une vraie révélation. En une année, il a perdu ses notes aiguës qu'il prend désormais en voix de tête. Gêné vocalement, il a donc moins de présence ! Face à lui, le traître Telramund, est incarné avec puissance et conviction par le baryton Jean-Philippe Lafont qui confirme une vraie stature wagnérienne.
Les deux dames sont exceptionnelles, chacune dans son registre. Linda Watson est une Ortrud perverse, avec des cris superbes. Mélanie Diener a beaucoup appris à écouter Rysanek. Elle est de la même race, de la même classe, avec cette voix de velours qui traduit à ravir l'innocence du personnage. Et Antonio Papano s'impose en maître à la tête de l'orchestre, sachant conférer à l'ouvrage ces couleurs tantôt irisées, tantôt sourdes et sauvages que voulait Wagner.
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Festival de Bayreuth,
Le 02/08/2000
Antoine Livio (1931-2001) |
| | Lohengrin au Festival de Bayreuth | Direction musicale : Antonio Pappano
Chef des choeurs : Eberhard Friedrich
Mise en scène : Keith Warner
DĂ©cors : Stefanos Lazaridis
Costumes : Sue Blane
Avec Le Roi Henri (Eric Halfvarson), Lohengrin (Roland Wagenführer), Elsa (Mélanie Diener), Telramund (Jean-Philippe Lafont), Ortrud (Linda Watson), le hérault (Roman Trekel), les nobles (Bernhard Schneider, Arnold Bezuyen, Attila Jun, Jyrki Korhonen)
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