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CRITIQUES DE CONCERTS |
05 octobre 2024 |
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Concert du violoniste Joshua Bell accompagné au piano par Jeremy Denk dans la série des Grands Solistes à la salle Pleyel, Paris.
Violon romantique
Beau récital du violoniste américain Joshua Bell à la salle Pleyel, dans un programme romantique avec un petit détour par Gerswhin. Du grand violon dépourvu de toute agression sonore par un artiste sincère et sans concessions pour des œuvres d’une sensibilité délicate, mais accompagné par un piano d’envergure parfois un rien moindre.
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La Sonate pour violon et piano en fa majeur de Mendelssohn ne fait pas partie des œuvres fréquemment jouées par les violonistes. Le compositeur la laissa inachevée et c’est Yehudi Menuhin qui en réalisa une version définitive à partir du manuscrit original.
On doit reconnaître qu’elle ne compte pas non plus parmi les pages les plus incontournables de son auteur, mais on ne peut lui nier un charme romantique raffiné, de belles subtilités d’écritures et une invention mélodique séduisante.
Et puis, quelle musique ne nous toucherait pas sortant du violon magique de Joshua Bell ? On connaît la qualité sonore de ce virtuose exemplaire qui sait comprendre comment mettre en valeur chaque détail de la littérature destinée à son instrument. Il a ce qu’il faut d’éclat technique, mais surtout une stabilité du rapport à l’instrument qui permet à l’auditeur de savourer la musique sans craindre la moindre agression sonore.
On est entraîné dans une sorte de rêve, pas toujours calme, mais d’où l’on sort avec regret. La Sonate n° 2 en sol majeur de Grieg nous transporte dans un tout autre univers, plus terrien, plus marqué par les saveurs de rythmes et de refrains populaires nordiques.
C’est savoureux, mais avec toujours cette pointe de nostalgie de la musique scandinave qui semble ne jamais pouvoir se réjouir sans arrière-pensée. L’archet de Joshua Bell trouve de bien belles courbes et des sons francs aux couleurs soyeuses de très belle facture.
Les Trois Préludes pour piano de Gershwin transcrits pour violon par Jascha Heifeitz nous changent, en début de seconde partie, du monde du grand violon romantique, mais ne s’imposent pas comme des pièces d’un intérêt majeur, surtout avant la magistrale Sonate de Franck jouée ensuite par Joshua Bell.
Ici, on ne sait qu’admirer le plus de la force générale de la vision, de la finesse avec laquelle l’interprète se glisse dans les subtilités d’une sensibilité si particulière, à la frange d’un romantisme déjà dépassé et d’une modernité encore larvaire.
La beauté du son, l’énergie de l’archet, la rapidité des doigts, et encore une fois, une analyse d’ensemble totalement exacte, en font un vrai grand moment de musique longuement acclamé par un public des plus enthousiaste.
Le pianiste Jeremy Denk se montre un partenaire attentif, scrupuleux, bien présent, mais on ne peut nier qu’un violoniste de la taille de Bell aurait été encore mieux accompagné par un pianiste de même envergure, comme cela existait dans les grands duos d’autrefois et peut encore, cela arrive, se trouver aujourd’hui.
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Salle Pleyel, Paris Le 10/05/2012 GĂ©rard MANNONI |
| Concert du violoniste Joshua Bell accompagné au piano par Jeremy Denk dans la série des Grands Solistes à la salle Pleyel, Paris. | Felix Mendelssohn (1809-1847)
Sonate pour violon et piano en fa majeur
Edvard Grieg (1843-1907)
Sonate pour violon et piano n° 2 en sol majeur
George Gershwin (1898-1937)
Trois Préludes
CĂ©sar Franck (1822-1890)
Sonate pour violon et piano en la majeur
Joshua Bell, violon
Jeremy Denk, piano | |
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