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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Reprise de l’Amour des trois oranges de Prokofiev dans la mise en scène de Gilbert Duflo, sous la direction d’Alain Altinoglu à l’Opéra de Paris.

Des oranges toujours fraîches
© Éric Mahoudeau

Les Trois oranges de Prokofiev vues par Gilbert Duflo n’ont rien perdu de leur saveur depuis 2005. Une distribution un peu inégale dominée par Charles Workman et Amel Brahim-Djelloul bénéficie de la direction tonique et bien colorée d’Alain Altinoglu. Un moment de belle musique et de bel humour pour un ouvrage plus profond qu’il n’y paraît.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 23/06/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Sous ses allures de farce ubuesque, l’Amour des trois oranges, on le sait, remet en cause Ă  son Ă©poque, le dĂ©but du XXe siècle, bien des idĂ©es reçues et des pratiques alors routinières du monde théâtral. Un peu comme avec l’Arabella de Strauss, il ne faut pas se laisser prendre aux allures lĂ©gères du livret. La complexitĂ© de la partition orchestrale et la structure mĂŞme de l’œuvre avec ses multiples images-symboles sont lĂ  pour nous le rappeler.

    Le premier mérite de la production Duflo situant tout dans le contexte du cirque, était donc de prendre une distance avec la farce, de lui apporter beaucoup de poésie, du farfelu aussi et un caractère inquiétant malgré les décors et costumes très décoratifs de William Orlandi, juste assez figuratifs, juste assez caricaturaux. Et il a fallu beaucoup de monde sur scène pour y parvenir, choristes, figurants, danseurs, acrobates, jongleurs.

    On s’en rend compte aux saluts, lorsque tous sont est rassemblés sur le plateau. Et puis, il y a aussi ces excellents effets de théâtre au premier degré, comme les envols du Prince et de Trouffaldino ou les apparitions flamboyantes de Tchélio et de Fata Morgana, ou encore leur combat à coups de baguettes magiques dignes de Harry Potter.

    Alain Altinoglu joue avec habileté des timbres et des rythmes si particuliers à Prokofiev, laissant bien exploser la fameuse marche, mais sachant aussi mettre en valeur le détail de passages beaucoup plus subtils, à l’orchestration d’orfèvre.

    Charles Workman retrouve le rôle du Prince où il est toujours aussi convaincant scéniquement et vocalement. Sa longue silhouette fluide et sa marche calquée sur celle du Baptiste des Enfants du Paradis sont d’une grande poésie. En princesse Ninette, Amel Brahim-Djelloul révèle une fois encore touts les attraits d’une voix de nature très précieuse, limpide, fraîche, bien timbrée. Un régal ! Les comprimarii sont de plus ou moins bon niveau, mais ce sont des rôles difficiles, où la voix n’a guère le temps de se déployer, de se chauffer, où les interventions sont souvent brèves.

    Vincent le Texier est Tchélio avec une certaine autorité, Alain Vernhes campe un solide Roi de Trèfle, Marie-Ange Todorovitch se cherche un peu en Fata Morgana. Le couple de méchants Clarice-Léandre, Patricia Fernadez-Nicolas Cavallier n’a pas beaucoup de relief, mais Hans-Peter Scheidegger fait bien rire le public en terrifiante cuisinière. Quant à Éric Huchet, il se tire plutôt bien aussi du rôle quasi omniprésent de Trouffaldino.

    Le spectacle est donc dans son ensemble tonique, agréable, intelligent, même si ce n’est pas totalement une distribution de rêve, et le public lui réserve un accueil enthousiaste.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 23/06/2012
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de l’Amour des trois oranges de Prokofiev dans la mise en scène de Gilbert Duflo, sous la direction d’Alain Altinoglu à l’Opéra de Paris.
    Sergei Prokofiev (1891-1953)
    L’Amour des trois oranges, opéra en un prologue et quatre actes op. 33 (1921)
    Livret du compositeur d’après la comédie de Gozzi

    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Alain Altinoglu
    mise en scène : Gilbert Duflo
    décors et costumes : William Orlandi
    éclairages : Joël Hourbeigt
    chorégraphie : Marta Ferri
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec :
    Alain Vernhes (Le Roi de Trèfle), Charles Workman (Le Prince), Patricia Fernandez (la Princesse Clarice), Nicolas Cavallier (Léandre), Éric Huchet (Trouffaldino), Igor Gnidii (Pantalon), Vincent Le Texier (Tchélio), Marie-Ange Todorovitch (Fata Morgana), Alix Le Saux (Linette), Alissa Kolosova (Nicolette), Amel Brahim-Djelloul (Ninette), Hans- Peter Scheidegger (la Cuisinière), Antoine Garcin (Farfarello), Lucia Cirillo (Sméraldine), Vincent Morell (le Maître de cérémonie), Alexandre Duhamel (le Hérault).

     


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