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CRITIQUES DE CONCERTS |
04 octobre 2024 |
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Première partie de l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven à la Roque-d'Anthéron
Sonate que me veux-tu ?
Une intégrale des sonates de Ludwig van Beethoven en 3 concerts par 6 pianistes, l'idée était intéressante mais le parcours fut rude, aussi bien pour les interprètes que les auditeurs.
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Festival de piano de la Roque d'Anthéron,
Le 04/08/2000
Michel PAROUTY
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Lutte des classes
Petits bonheurs au purgatoire
Folle équipe
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La nuit du 4 août 2000, à La Roque d'Anthéron, était chaude et belle pour ce festival de piano qui se déroule essentiellement en plein air. À peine quelques cigales, pas la moindre grenouille, mais un court moment une chouette, partenaire imprévue.
René Martin, qui règne sur La Roque, qu'il créa voici vingt ans, comme sur la " Folle journée " de Nantes, a le sens de la démesure et de l'abolition des privilèges puisqu'il veut la musique pour tous. Son intégrale des sonates pour piano de Beethoven, il avait, paraît-il, l'intention de la donner en 24 heures. Rude parcours, pour les interprètes et les auditeurs. Divisée en trois soirées, c'est encore une épreuve (et certains, dans l'assistance, s'en sont allés en cours de route), car il faut garder intacte sa fraîcheur d'oreille, prêter l'attention qu'elles méritent à des pages qui ne sont pas, comme certains l'ont cru, scolaires -dont certaines sont au contraire saturées d'idées- et soutenir dans leur effort les interprètes.
Six pianistes pour dix sonates, autrement dit la variété au lieu de l'unité ? La génération des 30/40 ans est mise à contribution et s'en tire avec les honneurs. Plus que les comparaisons, ce sont les différences qui intéressent, chacun mettant en valeur son tempérament, sa sonorité, Frank Braley (Sonates n° 1 et 10), brillant, nerveux, mais un rien distant dans la n° 1, Nicolas Angelich (les n° 2 et 5), le son le plus rond, le plus chaleureux, Claire Désert (n° 4 et 6), l'assurance, l'aplomb, Emmanuel Strosser (n° 7 et 9), la modestie. Avec Jean-Efflam Bavouzet (Sonate n° 3), un cap est franchi dans l'imagination, particulièrement dans les mouvements extrêmes, le tout avec un plaisir de jouer qui fait fi du respect et de la sagesse. Ceux qui, alors, parlaient d'académisme, ont-ils bien écouté ? A François-Frédéric Guy revient la plus connue du lot, la 8e, la " Pathétique " ; il la défend avec panache, verve, et, dans l'adagio, poésie, dominant largement ses confrères.
Mais quelles que soient les qualités respectives des interprètes, dix sonates d'un seul trait, c'est plus qu'il n'en fallait pour un honnête homme...
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Festival de piano de la Roque d'Anthéron, Le 04/08/2000 Michel PAROUTY |
| Première partie de l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven à la Roque-d'Anthéron | Sonates pour piano de Ludwig van Beethoven n° 1 à 10 : Frank Braley, Nicolas Angelich, Jean-Efflam Bavouzet, Claire Désert, François-Fréderic Guy, Emmanuel Strosser. | |
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