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CRITIQUES DE CONCERTS |
25 avril 2025 |
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La Tarentaise est à deux pas de l'Italie. Est-ce la raison de ce programme exclusivement italien emprunté au répertoire sacré ? À côté de pages maintenant familières de Monteverdi (Laudate Dominum, O qual pulchra es) ou de Sances (surtout le Stabat Mater, enregistré par Kiehr avec La Fenice), il y en eu aussi d'autres moins célèbres de Barbara Strozzi (superbe Salve Regina) ou de Giovanni Rigatti (un Quasi cedrus tout aussi splendide).
Tel Jordi Savall quelques jours auparavant, le Concerto Soave est parvenu à conquérir une audience tombée sous le charme du clavecin de Jean-Marc Aymes soutenant amoureusement et éloquemment sa chanteuse, mais aussi brillant dans un étourdissant Pass'e mezzo per clavicembalo de Picchi. A la viole de gambe de Sylvie Moquet est certes moins inspirée mais néanmoins très solide. De Matthias Spaeter, le troisième larron, on aurait en revanche apprécié un archiluth moins grêle et plus convaincu.
Les plus beaux moments vinrent de Maria Cristina Kiehr davantage à son affaire dans l'ambiance intimiste et raffiné de la musique de chambre, que dans les grandes architectures de Bach (ses récentes prestations parisiennes dans la Passion selon Saint Mathieu avec René Jacobs ou l'Oratorio de Noël avec Frans Brüggen ont quelque peu déçu). On a rendu les armes devant les demi-teintes impalpables qui ont sublimé le Stabat Mater de Sances ou le O quam pulchra es de Monteverdi, la précision des vocalises du Laudate Dominum , et une lumière unique dans le Quasi cedrus. À côté du Monteverdi dramatique que l'on a surtout entendu cette année (Orfeo, Poppée, Ulysse), le Concerto Soave rappelle l'existence d'un autre Claudio encore plongé dans la Renaissance.
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Festival de Musique et d’Art Baroque en Tarentaise, Le 04/08/2000 Yutha TEP |
 | Récital Maria Cristina Kiehr avec le Concerto Soave au Festival de Musique et d'Art baroque en Tarentaise | Œuvres de Monteverdi, Sances, Bassani, Picchi, Strozzi, Rigatti.
Concerto Soave : Maria Cristina Kiehr (soprano), Jean-Marc Aymes (orgue et clavecin), Sylvie Moquet (viole de gambe), Matthias Spaeter (archiluth). |  |
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