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CRITIQUES DE CONCERTS |
13 octobre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Nikolaï Znaider, avec la participation du pianiste Daniil Trifonov à la salle Pleyel, Paris.
David et Goliath
Deux compositeurs strictement contemporains, TchaĂŻkovski et Dvořák, deux Ĺ“uvres dĂ©diĂ©es Ă Hans von BĂĽlow, et deux solistes russes, un pianiste tout frais Ă©moulu des concours internationaux et dĂ©jĂ bien installĂ© dans la carrière et un violoniste passĂ© chef, Ă©taient au programme de ce concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France.
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Grande et inhabituelle effervescence dans le hall de la salle Pleyel pour un concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France. Les locomotives du public avaient depuis longtemps noté et réservé cette soirée pour entendre Daniil Trifonov, dernière coqueluche du piano russe ayant remporté en 2011 le grand Chelem du clavier: Premier prix du Concours Tchaïkovski à Moscou, Médaille de bronze du Concours Chopin à Varsovie et Premier Prix du Concours Arthur Rubinstein à Tel Aviv.
Martha Argerich aurait loué publiquement sa sonorité, les festivals se l’arrachent déjà et Valery Gergiev le dirige dans le Premier Concerto de Tchaïkovski dans le dernier titre de son label Mariinski. Les petits wagons qui avaient lu la double page que Libération lui consacrait la veille s’arrachent les dernières places. De quoi voler la vedette au chef russe Nikolaï Znaider, violoniste émérite converti à la direction qui ne nous aura pas convaincu ce soir.
Comment imaginer qu’un ancien soliste qui a été pendant de longues années à la place où trône Trifonov pour jouer Tchaïkovski, dirige avec autant de force sonore, si ce n’est d’avoir le désir de lui porter ombrage ? Le petit Daniil ne cède pas au grand Nikolaï et réussit à faire entendre sa formidable sonorité et briller une virtuosité semblant illimitée dans toutes les facettes du roi des concertos russes.
Il est rare d’entendre chez les bêtes de concours une telle simplicité et la virtuosité si bien intégrée aux qualités proprement musicales. Il cloue ensuite la salle avec la transcription par Liszt du Widmung de Schumann, autant dans sa première partie avec un cantabile à faire pâlir les plus belles voix que dans sa deuxième partie où Liszt a intégré toute sa rhétorique pianistique au chant schumannien.
La Septième Symphonie d’AntonĂn Dvořák, d’inspiration brahmsienne, rivalise difficilement avec les deux grandes symphonies finales du cycle. Il aurait fallu un chef d’une trempe supĂ©rieure Ă celle de Znaider pour rendre plus intĂ©ressants les deux premiers mouvements. Il n’aide pas vraiment l’orchestre en le poussant dans les excès sonores. Seul l’Allegro final dans lequel passent des rĂ©miniscences de l’opĂ©ra romantique allemand (le FreischĂĽtz notamment) est vraiment satisfaisant.
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Salle Pleyel, Paris Le 19/10/2012 Olivier BRUNEL |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Nikolaï Znaider, avec la participation du pianiste Daniil Trifonov à la salle Pleyel, Paris. | Piotr Iliitch Tchaïkovski (1840-1893)
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en sib mineur op. 23
Daniil Trifonov, piano
AntonĂn Dvořák (1841-1904)
Symphonie n° 7 en ré mineur op. 70
Orchestre philharmonique de Radio France
direction : NikolaĂŻ Znaider | |
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