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CRITIQUES DE CONCERTS |
08 février 2025 |
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Reprise de West Side Story dans la production originale, sous la direction de Donald Chan au Théâtre du Châtelet, Paris.
Le retour d’une légende
C’est le spectacle de cette fin d’année : une merveille chorégraphique et musicale que nous connaissons tous par le film de Robert Wise sorti en France en 1962. West Side Story est de retour sur la scène du Châtelet dans la même production qu’il y a cinq ans, mais avec de nouvelles forces musicales qui donnent un tout autre impact à l’ensemble.
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Nous avons grandi aux accords de la musique de Bernstein et à la gestuelle chorégraphique de Jerome Robbins. Elles fascinent toujours cinquante ans après que le 26 septembre 1957 à Broadway soit né ce spectacle qui a changé les comédies musicales.
Certes Leonard Bernstein a créé bien d’autres chefs-d’œuvre, mais on en revient toujours aux mélodies de ce Roméo et Juliette moderne avec Tonight, Maria, America, Somewhere, entre les affrontements réglés au millimètre des deux gangs rivaux, les Jets et les Sharks.
La réussite tient à l’imbrication quasiment parfaite de la musique, de la chorégraphie et de l’action sur les textes émouvants des chansons dues à Stephen Sondheim. La production présentée par le Châtelet a déjà été vue dans cette même salle en 2007 : même dispositif scénique, même escalier de secours où Maria et Tony échangent leur serment d’amour. La troupe est différente ; l’orchestre également et cela change tout.
L’impact énergique des chanteurs et des danseurs impulse une dimension plus puissante à la troupe. Ils sont trente-cinq musiciens et chanteurs entraînés par le chorégraphe Joey McKneely, qui fit partie du spectacle à Broadway, et par le chef d’orchestre Donald Chan.
L’un et l’autre communiquent une vitalité enthousiasmante à la compagnie dont l’âge moyen tourne autour de vingt ans et qui n’a évidemment pas connu l’œuvre originale. Les solistes n’ont certes pas le charisme des stars du film de Robert Wise, comme la célébrissime Maria de Natalie Wood, chantée par Marnie Nixon.
Leurs noms, Liam Tobin (Tony) et Elena Sancho-Pereg (Maria) ne disent rien au public français. La soprano est plutôt connue des scènes lyriques britanniques. Ils assurent leurs rôles avec ferveur comme toute la compagnie. Dans l’homogénéité du spectacle, la fougue et l’entrain sont irrésistibles.
Certes, les costumes très colorés et joyeux ne correspondent pas aux critères esthétiques français. Ils sont même d’un assez mauvais goût mais dans le swing et le rythme, on n’y prête guère attention. Œuvre entrée dans le répertoire, West Side Story pourrait être rajeunie et réactualisée, ne serait-ce que parce que l’histoire n’est pas seulement celle de la haine entre deux familles comme Roméo et Juliette, mais aussi celle d’un conflit racial.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 26/10/2012 Nicole DUAULT |
 | Reprise de West Side Story dans la production originale, sous la direction de Donald Chan au Théâtre du Châtelet, Paris. | Leonard Bernstein (1918-1990)
West Side Story, comédie musicale en deux actes (1957)
Livret d’Arthur Laurentz, lyrics de Stephen Sondheim
Orchestre BB Promotion
direction : Donald Chan
mise en scène : Joey Mckneely
décor : Paul Gallis,
costumes : Renate Schmutz
chorégraphies originales : Jerome Robbins
Avec :
Liam Tobin (Tony), Elisa Sancho-Pereg (Maria), Yanira Marin (Anita), Andy Jones (Riff), Pepe Muños (Bernardo). |  |
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