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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 octobre 2024 |
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Récital du baryton-basse Luca Pisaroni accompagné au piano par Justus Zeyen dans le cadre des Convergences à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, Paris.
Dans la lumière romantique
En début de saison, à la Bastille, le baryton-basse Luca Pisaroni (37 ans) avait troqué le costume du barbier des Noces de Figaro qu’il interprétait l’an passé pour celui du Comte Almaviva. Aussi à l’aise dans l’un et l’autre rôle, aussi endiablé que cynique, il vient de commencer une autre carrière, celle de récitaliste.
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Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris
Le 28/11/2012
Nicole DUAULT
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Né au Venezuela mais élevé à Bussetto en Italie, c’est auprès du ténor Carlo Bergonzi que Luca Pisaroni a fait ses classes. Il a acquis cette rigueur de style et cette technique du souffle, marque du célèbre interprète verdien aujourd’hui octogénaire. On retrouve ces caractéristiques dans tous les personnages qu’incarne le chanteur entendu si souvent à Paris, aussi bien à l’Opéra qu’au Théâtre des Champs-Élysées.
Fascinant par une autorité naturelle, il avait été par exemple un Leporello ambigu dans le rapport dominant/dominé de l’étonnante mise en scène de Michael Haneke pour Don Giovanni.
Luca Pisaroni a souvent dit à quel point il tenait compte des indications des metteurs en scène dans les solutions des conflits auxquels certains rôles le confrontaient. Le voilà , lui le mozartien accompli, seul en scène, accompagné d’un pianiste, pour un programme assez éloigné de son répertoire.
Il aborde des mélodies de Schubert, de Rossini, de Meyerbeer et de Liszt. Sa formation lyrique est une force. Elle lui permet dans ces Lieder, qui sont en fait des opéras miniatures, de transmettre l’émotion des poèmes, que ce soit en italien, ceux de Métastase ou de Pétrarque, en allemand, ceux de Heine ou de Rückert avec une diction impeccable dans chaque langue.
Mais, plus que l’univers de Schubert ou de Rossini, c’est dans les Sonnets de Pétrarque de Liszt que la voix de Pisaroni se fait plus grave, plus passionnée et plus romantique. Il chante Si grande était la douceur qui avait envahi les airs et les vents dans un Amphithéâtre de Bastille bondé, suspendu à son souffle.
Ce premier récital est un atout dans la carrière du jeune chanteur qui aime tant construire des passerelles entre ses interprétations, et est en passe de devenir un artiste complet.
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Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris Le 28/11/2012 Nicole DUAULT |
| Récital du baryton-basse Luca Pisaroni accompagné au piano par Justus Zeyen dans le cadre des Convergences à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, Paris. | Franz Schubert (1797-1828)
Mélodies sur des poèmes de Pietro Metastasio (D 902)
Gioacchino Rossini (1792-1868)
La promessa
Il rimprovero
L’esule
L’ultimo ricordo
L’orgia
Giacomo Meyerbeer (1791-1864)
Sie und ich
Die Rosenblätter
Die Rose, die Lilie, die Taube
Hor’ich das Liedchen kingen
Lied des venezianischen Gondoliers
Menschenfeindlich
Franz Liszt (1811-1886)
Im Rhein im schönen Strome, S. 272
Vergiftet sind meine Lieder, S. 289 no. 3
Es rauschen die Winde, S. 294
O Lieb’, S. 298
Die Vätergruft, S. 281
Tre Sonetti di Petrarca, S. 270a
Luca Pisaroni, baryton
Justus Zeyen, piano | |
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