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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Peter Oudjian, avec la participation du pianiste Evgueni Kissin à la salle Pleyel, Paris.

Drôle d’écrin pour Kissin

Curieux programme et inutile multiplication de bis pour ce concert dont Evgueni Kissin était la vedette et le Concerto pour piano de Grieg la pièce maîtresse. Du Katchaturian assez clinquant et la Deuxième Symphonie dite Petite Russienne de Tchaïkovski entouraient l’œuvre jouée par l’interprète vedette, impérial comme toujours.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 04/12/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Le chef amĂ©ricain Peter Oundjian fait ses dĂ©buts avec l’Orchestre de Paris. Largement connu outre-Atlantique, en partie d’origine armĂ©nienne par son père, ce très dynamique et souriant musicien est d’aspect et de comportement sympathique, avec une gestique un peu sautillante et une propension Ă  jouer la sĂ©duction tant auprès des instrumentistes que du public.

    Il n’est pas le seul dans ce cas et on le lui pardonnera volontiers, plus, en tout cas, que son amour des pièces clinquantes et parmi les plus médiocres de Katchaturian qu’il semble affectionner.

    La soirée commence en effet par quelques extraits de musique de scène (Mascarade) et de ballet (Spartacus) qui ne comptent pas parmi les plus inspirées du compositeur. De la couleur, certes, du rythme, mais aussi beaucoup de bruit pour pas grand chose. L’œuvre du grand compositeur arménien contient fort heureusement maintes pages d’un tout autre intérêt.

    Vient ensuite le Concerto en la mineur de Grieg. Et là, on passe de l’anecdotique au sublime. La pleine maturité de Kissin a quelque chose de presque inhumain dans la maîtrise technique, la force de la pensée, l’inventivité et la sincérité d’un engagement qui ne faiblit jamais.

    Le son s’impose par sa force vitale, jamais par sa dureté ni ses excès de dynamique. Les contrastes naissent comme spontanément, la violence angoissée alternant avec le rêve éclairé de quelques lueurs d’espérance. C’est d’une beauté absolue qui nous laisse en plein irréel.

    Mais le public en redemande et le pianiste remercie alors par deux bis, qui, bien que dans les mêmes couleurs, n’apportent absolument rien de plus et effacent les traces de l’émotion que l’on vient de connaître. Dommage !

    La Deuxième Symphonie de Tchaïkovski, seconde partie du programme, n’est pas la plus passionnante de celles que nous a laissées le compositeur. D’autant que le chef, dont la personnalité n’est pas du tout évidente, n’en donne qu’une lecture assez factuelle, littérale, quasiment scolaire.

    L’orchestre sonne heureusement bien, mais il faudrait l’ardent investissement d’un Gergiev ou d’un Järvi pour donner leur vraie vie à ces pages qui sonnent un peu creuses et vides vide après les splendeurs du Grieg. Deux rappels, et au troisième, encore un bis, des plus désastreux, un Katchaturian de cirque, à oublier au plus vite. Inutile et finalement abusif.

    La manie du bis se répand d’ailleurs aujourd’hui avec une propension bien discutable. Ce qui ne devrait être qu’un remerciement à un public qui applaudit longuement et avec insistance et devrait se faire désirer, arrive bien trop souvent tout de suite, comme si on avait peur de ne pas être rappelé assez longtemps pour jouer ce qu’on a préparé.

    Cela n’a plus de sens et a pour effet de casser le climat créé par la dernière œuvre si ce n’est par le concert entier. Laissons le public souffler un peu, assimiler ce qu’il vient d’entendre, avant de l’entraîner si précipitamment vers de nouvelles aventures qui n’ont souvent rien à voir avec ce qui précède.

    Et puis, sauf triomphe historique, un orchestre ne donne pas un bis dans un concert de saison comme il le fait presque nécessairement en tournée. Ici, c’était le chef qui était en tournée, par l’orchestre. Et si seulement la musique avait été autre…




    Salle Pleyel, Paris
    Le 04/12/2012
    GĂ©rard MANNONI

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Peter Oudjian, avec la participation du pianiste Evgueni Kissin à la salle Pleyel, Paris.
    Aram Katchaturian (1903-1978)
    Mascarade, suite d’orchestre (Valse et Nocturne)
    Spartacus, suite d’orchestre (Danse d’Égine et Bacchanale)
    Edvard Grieg (1843-1907)
    Concerto pour piano en la mineur op. 16
    Evgueni Kissin, piano
    Piotr Ilitch TchaĂŻkovski (1840-1893)
    Symphonie n° 2 en ut mineur op. 17, « Petite russienne Â»
    Orchestre de Paris
    direction : Peter Oundjian

     


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