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CRITIQUES DE CONCERTS |
14 octobre 2024 |
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Concert de musique de chambre, avec Denis Matsuev, Vadim Repin, Valery Sokolov, Julia Deyneka, Alexander Kniazev et Alexander Buzlov Ă la salle Pleyel, Paris.
RĂ©union de famille
Belle réunion de famille russe salle Pleyel pour ce concert de musique de chambre où se côtoyait une élite instrumentale de plusieurs générations. À des stars internationales chevronnées se joignaient en effet en deuxième partie trois très brillants éléments plus jeunes pour un quintette de Bartók. Osmose parfaite et qualité au plus haut niveau.
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La musique de chambre vit décidément des heures glorieuses. D’autant que l’on voit à quel point les musiciens tiennent pas passer le flambeau aux générations suivantes. Martha Argerich en est l’exemple type, exemple largement suivi par de nombreux interprètes russes comme Vadim Repin, Yuri Bashmet ou Vladimir Spivakov par exemple.
En deuxième partie de cette soirée, pour jouer le Quintette pour piano et cordes de Bartók, Denis Matsuev et Vadim Repin s’étaient donc adjoints trois jeunes virtuoses couverts des plus enviables récompenses internationales, élèves des plus grands maîtres et déjà bien avancés dans de brillantes carrières. Une relève évidente.
On connaît bien le violoniste Valery Sokolov, lancé par EMI et qui n’a jamais déçu depuis. L’altiste Julia Deyneka, moscovite et aujourd’hui alto solo de la Staatskapelle de Berlin est une partenaire attitrée de Daniel Barenboïm. Quant au violoncelliste Alexander Buzlov, dont le palmarès est presque aussi long que le Catalogue de Leporello dans Don Giovanni, on se demande comment à trente-deux ans, il a pu déjà remporter tant de concours et jouer avec toute l’élite mondiale.
Mais la réponse aux questions que l’on peut se poser sur ces trois phénomènes vient d’elle-même dès que l’on entend avec quel naturel ils fusionnent avec Matsuev et Repin dans cette partition de jeunesse de Bartók. Ils ont tout : la technique, la musicalité, l’élan, la capacité à se fondre dans un ensemble sans rien perdre de leur personnalité, notamment celle d’une sonorité riche, bien assise, à la russe.
Bien entendu, même si la notion d’école se perd de plus en plus, il y a quand même une unité d’approche de la tenue d’archet et du travail du son qui facilite l’intégration de ces jeunes avec leurs aînés. Bref, un somptueux moment de musique de chambre.
En première partie, le trio Repin-Matsuev-Kniazev nous avait gratifiés de tout aussi enthousiasmantes interprétations du Trio élégiaque de Rachmaninov et du Trio pour piano, violon et violoncelle n° 2 de Chostakovitch. Deux univers à la fois proches et tellement séparés, le premier d’un romantisme franc et sans pudeur, le second d’une écriture complexe exprimant une douleur profonde avec un langage plus sophistiqué mais tout aussi lyrique.
La beauté du son du violon et du violoncelle, la solidité du jeu d’un Matsuev tempéré par ce rôle de partenaire et non de soliste vedette, l’engagement total des trois interprètes et leur volonté de s’intégrer dans une démarche unique, sont exemplaires.
La salle Peyel était comble. Que l’on ne dise plus que la musique de chambre n’attire pas le public. Tout dépend, c’est vrai, de qui la joue.
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Salle Pleyel, Paris Le 30/01/2013 GĂ©rard MANNONI |
| Concert de musique de chambre, avec Denis Matsuev, Vadim Repin, Valery Sokolov, Julia Deyneka, Alexander Kniazev et Alexander Buzlov Ă la salle Pleyel, Paris. | Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Trio élégiaque pour piano, violon et violoncelle n° 1
Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Trio pour piano, violon et violoncelle n° 2
BĂ©la BartĂłk (1881-1945)
Quintette pour piano et cordes
Denis Matsuev, piano
Vadim Repin, violon
Valery Sokolov, violon
Julia Deyneka, alto
Alexander Kniazev, violoncelle
Alexander Buzlov , violoncelle | |
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