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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

RĂ©cital du pianiste Sunwook Kim dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.

Solide et réfléchi

Le jeune pianiste coréen Sunwook Kim proposait un programme sage, à l’image de sa personnalité, exempte de toute tendance à l’exhibitionnisme technique. La musique d’abord, contrairement à bien d’autres virtuoses venus d’Orient. Une soirée gratifiante, confirmant l’excellente réputation dont jouit ce brillant lauréat des concours de Leeds et Clara Haskil notamment.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 04/02/2013
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Ă€ vingt-quatre ans, Sunwook Kim jouit dĂ©jĂ  d’une très vaste rĂ©putation internationale. Si l’une des raisons en est d’avoir Ă©tĂ© Ă  dix-huit ans le plus jeune laurĂ©at de l’histoire du concours de Leeds, il faut aussi reconnaĂ®tre que sa personnalitĂ© tranche assez nettement dans le paysage asiatique du piano contemporain.

    Il y a certes un Yundi Li, tout en finesse et subtile sensibilité, mais trop nombreux sont ceux qui rivalisent avant tout de prouesses digitales. Sunwook Kim a cependant peu de choses en commun avec Li, car être originaire de Corée ou de Chine n’a rien à voir, pas plus que tous les occidentaux ne sont identiques, même si l’on passe grosso modo par les mêmes maîtres et les mêmes écoles.

    Le jeu de Kim est solide, avec un toucher en profondeur dans le clavier, un son bien travaillé à partir de tout le buste et donc d’une belle richesse, des doigts aussi agiles qu’il le faut mais sans hâte intempestive ni précipitation injustifiée. On pourrait presque regretter une telle maîtrise de soi dans la Première Partita de Bach qui ouvre ce très classique programme.

    Tout y est parfaitement en place : tempi, dynamique, accents, phrasés. Rien à dire, si ce n’est que tout cela est un rien trop sage, trop appliqué. On aimerait, ici et là, des options plus personnelles, quelques hardiesses voire quelques surprises. Mais on reste dans la prudence et un certain conformisme dus peut-être une mise en route un peu laborieuse dans cette salle impressionnante pour tout jeune musicien même bien expérimenté.

    Et en effet, c’est avec un engagement bien plus franc que le pianiste s’engage ensuite dans la Sonate Waldstein de Beethoven. Ici, il y a une pensée nettement plus individualisée, sans pour autant chercher ni provocation ni révolution. Nous sommes dans du Beethoven aux martèlements idéalement dosés dans le premier mouvement, juste assez légers, juste assez présents, et dont la fabuleuse imagination est traitée avec vivacité, goût, sensibilité dans l’ultime mouvement.

    Du Beethoven réfléchi, intelligemment bâti avec aussi ce qu’il faut d’instinct immédiat et de vie spontanée pour créer un vrai souffle romantique, joliment passionné, profondément sincère. Et c’est du très beau piano.

    Et l’on retrouve tout cela dans la massive et puissante Troisième Sonate de Brahms, en deuxième partie du programme. Œuvre d’un compositeur encore jeune, cette sonate est d’une écriture savante, foisonnante, d’un romantisme généreux, multiple, qui réunit images et thèmes absolument typiques de ces temps où se mêlent rêves et tourments, où se côtoient rythmes sages et plus folkloriques, mais elle est aussi assez bavarde, sans bénéficier tout à fait du souffle des divines et aussi « infinies » sonates de Schubert.

    On en apprécie d’autant plus l’art pianistique de Sunwook Kim qui va fouiller dans les profondeurs de la partition pour en mettre en valeur toutes les idées les plus intéressantes, qu’il s’agisse des audaces d’écriture de l’Intermezzo ou des passages les plus inspirés mélodiquement, ou encore des élans contrastés du Finale.

    Le côté ferme du jeu, la nature charnue et riche de la sonorité, un usage très habile de la pédale, tout cela convient à l’univers pianistique de Brahms, même s’il ne s’agit pas ici forcément de son œuvre la plus convaincante en ce domaine, toutes proportions gardées, naturellement.

    Une belle nature, un beau pianiste, voilà ce que ce récital est venu confirmer. Cette carrière sera à suivre sur la distance, car Sunwook Kim est de ceux dont la sincérité est une richesse qui ne s’épuise pas.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 04/02/2013
    GĂ©rard MANNONI

    RĂ©cital du pianiste Sunwook Kim dans le cadre de Piano**** Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Johann Sebastian Bach (1685-1750)
    Partita n° 1 en sib majeur BWV 825
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Sonate n° 21 en ut majeur op. 53 « Waldstein Â»
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Sonate n° 3 en fa mineur op. 5
    Sunwook Kim, piano

     


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